Les merlots bordelais déjà impactés par un mildiou ultra-précoce

Les premières taches de mildiou sur merlot ont été aperçues autour du 22 avril.

Crédit photo Rémi Lamarque
Cépage précoce, pluie, coup de chaud, stock d’œufs hivernal important. Le mélange est malheureusement explosif. Le mildiou est déjà bien présent sur des merlots en Gironde.

Le mois d’avril n’est pas encore fini que déjà dans le Bordelais certains vignerons en sont à 4 traitements antimildiou. Malheureusement, la maladie est parfois bien installée.

Dans les secteurs précoces et les terroirs chauds de Saint-Émilion ou Pessac-Léognan, les premières taches ont été remarquées en début de semaine. « Sur certains pieds de merlot, le cépage le plus précoce du vignoble, on observe jusqu’à 30 taches », indique Hervé Sanguina, consultant viticole.

Beaucoup de vignerons ont débuté les traitements au 4 avril pour protéger la vigne réceptive des pluies du week-end du 6-7. « Le cumul de pluie n’était pas énorme, 15-20 mm, mais il a fait de grosses chaleurs. La pousse a été intense », poursuit le consultant.

La protection à base de cuivre et de phosphonates n’a pas suffi. « Mais les résultats sont similaires avec des traitements à base de folpel et de fosétyl, constate Rémi-Lamarque, conseiller auprès du distributeur bordelais CIC-Nau. Deux hypothèses pour expliquer cette situation : soit les produits sont inefficaces, soit les contaminations remontent à fin mars. »

Les avertissements du BSV ou du Gdon Libournais annonçaient pourtant un risque nul en début de mois. On pouvait ainsi lire dans le premier BSV de la saison daté du 3 avril : « Maturité des œufs atteinte sur 1 site sur 4. Risque nul sauf conditions particulières. » Dans le vignoble, des conseillers étaient plus alarmistes.

« Un démarrage exceptionnel mais prévisible »

« Dans certains secteurs sur merlot, nous avons conseillé de réaliser le premier traitement au 25 mars. En près de 45 ans de carrière c’était la première fois que je préconisais un passage antimildiou si tôt, indique Olivier Boissière, conseiller viticole indépendant. Mais c’était cohérent avec les prévisions de notre OAD interne. Le démarrage de campagne est exceptionnel mais c’était prévisible. »

Le coup de froid des derniers jours a ralenti la pousse de la vigne et les sorties de taches. Mais pour Hervé Sanguina le mal est fait sur certaines parcelles : « Les symptômes sur grappe qui sont plus longs à s’exprimer vont arriver. Il y a déjà des pertes de récolte à prévoir. En 20 ans, je n’ai jamais vu une intensité et une virulence si importantes. »

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