De la mousse en test pour protéger les bourgeons du gel

La mousse dense et collante, une fois épandue sur la zone des bourgeons, les enveloppe dans une gangue isolante, qui durcit en 1 h.

Crédit photo E.Thomas/Pixel6tm
Pour prévenir les dégats de gel sur les bourgeons, la start-up franc-comtoise AquaGreen Protect propose de les envelopper dans une gangue de mousse.

Isoler les bourgeons avec de la mousse pour éviter les dégâts de gel ? Tel est le concept développé par la start-up franc-comtoise AquaGreen Protect, fondée en 2022 par Stéphane Franc. Il a breveté Biogel, une formulation liquide composée notamment d’eau et d’extraits végétaux et a déposé une demande de brevet pour un kit (composé d’un fût de 100 litres, d’un mélangeur et d’un système de pulvérisation) permettant la production de mousse « antigel ».

Des bulles d'air pour isoler

Concrètement, cette mousse dense et collante, une fois épandue sur la zone des bourgeons, les enveloppe dans une gangue isolante, qui durcit en 1 h. « L’objectif avec la mousse est de former des bulles d’air qui vont isoler les bourgeons, un peu comme mettre une doudoune sur la vigne », explique Stéphane Franc invité lors d'une journée technique Vinipôle Sud Bourgogne.

« Il faut appliquer la mousse une à deux heures avant le gel, précise-t-il, soit par pulvérisation manuelle ou grâce à une rampe. » La formule, totalement organique et biodégradable, n’a pas d’incidence sur la croissance de la vigne. « C’est l’épaisseur de la mousse qui fait l’isolation du bourgeon, plusieurs applications permettraient ainsi d’augmenter la protection vis-à-vis du gel. »

Les résultats des premiers tests menés par la start-up avec une première formulation montrent une efficacité de 19 h minimum vis-à-vis d’une température de -2 °C pour un passage.

« Avec deux couches, la protection obtenue est de -4 °C pendant 24 h. L’objectif est de pouvoir protéger jusqu’à -6 °C pendant 48 h avec une nouvelle formulation en cours d'élaboration », indique Stéphane Franc.

Plusieurs passages pour améliorer la protection

Les premiers essais au vignoble de cette nouvelle formulation seront effectués cette année, notamment en Bourgogne par la chambre d’agriculture et le Vinipôle Sud Bourgogne et chez certains viticulteurs.

Côté coût, les projections tournent autour de 500 euros/ha : un passage nécessitant 200 l d’eau et 30 kg de biogel par hectare. La start-up travaille également pour améliorer les conditions d’application de sa solution innovante et recherche des investisseurs, mais aussi des viticulteurs pour tester sa solution.

De la sève de pin contre la cicadelle

AquaGreen Protect a par ailleurs conçu Cica-Stop, un film transparent à base de sève de pin, à appliquer sur les ceps pour lutter contre les cicadelles. « L’objectif est d’engluer le tronc pour tuer les larves de cicadelles lors de leur sortie de dormance. L’efficacité est de 70 % », signale Stéphane Franc.

Des essais pour valider l'efficacité du Cicastop avec un protocole précis, vont être réalisés en collaboration avec la Fredon dès ce printemps.

 

 

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