Des problèmes, des actions : la Champagne reste confiante

Wine Paris Maxime Toubard et David Chatillon

« 5 raisons d'avoir confiance en 2024 », tel était l'intitulé de la conférence tenue par les deux présidents du Comité Champagne, Maxime Toubard et David Chatillon, sur le Salon Wine Paris. 

Crédit photo Séverine Favre
Ralentissement des expéditions, sécurité des vendangeurs, progression de la flavescence dorée, vieillissement du vignoble... Les défis à relever en Champagne sont nombreux. Pourtant, le discours des deux présidents du Comité Champagne réunis au Wine Paris pourrait se résumer en un « même pas peur ! ».

« Les ventes de champagne sont de retour à un niveau d’avant-Covid-19 », introduit Maxime Toubard, président du Syndicat général des vignerons champenois et coprésident de l’interprofession.

164 millions de bouteilles de champagne ont été expédiées à travers le monde en 2023, soit 11,2 % de moins qu’en 2022. « La consommation de champagne est étroitement corrélée à la situation économique et géopolitique mondiale, or 2023 est marquée par des conflits et une inflation mondiale moyenne de 7 %. »

La nécessité de prospecter de nouveaux marchés export

Pourtant, les deux présidents du Comité Champagne réunis lors d’une conférence de presse sur le Salon Wine Paris se veulent confiants en l’avenir. « La premiumisation se poursuit. Les consommateurs sont de plus en plus demandeurs de cuvées spéciales, commente David Chatillon, président de l’Union des maisons champenoises et coprésident de l’interprofession. Pour exemple, en 10 ans, le champagne rosé est passé de 2 à 10 % des ventes. Le prix moyen des champagnes exporté augmente, et pas seulement à cause de l’inflation. »

L’export, qui représente désormais 60 % des ventes, reste au cœur de la stratégie du Comité Champagne. « Mais il faut s’ouvrir à de nouveaux marchés, reconnaît David Chatillon. Huit pays concentrent 80 % des expéditions. » Des relais de croissance sont d’ores et déjà identifiés, comme le Canada, l’Afrique du Sud ou encore la Corée du Sud.

Vendangeur, métier en tension

Autre sujet d’actualité pris en main par l’interprofession : l’organisation des vendanges. La mort de plusieurs saisonniers en 2023 oblige les professionnels et les pouvoirs publics à réagir en prévision de la vendange 2024. Un annuaire des prestataires ayant signé la charte d’engagements du Comité Champagne sera disponible. Le métier de vendangeur va être localement reconnu comme un métier en tension, ce qui devrait à la marge faciliter le recrutement.

« Pour ce qui est de la capacité d’hébergement, on y travaille au côté de l’État, mais c’est en enjeu de long terme, indique Maxime Toubard. Pour rappel, 120.000 vendangeurs sont mobilisés pendant 15 jours pour récolter les 35.000 ha que compte le vignoble. »

La réserve interprofessionnelle évolue

« La flavescence dorée, c’est le phylloxéra du XXIe siècle », continue Maxime Toubard. Le Comité Champagne poursuit donc son implication sur ce sujet sanitaire.

« Prospecter la totalité du vignoble sur 5 ans nous semble un objectif réaliste. On souhaite aussi faire abaisser le seuil d’arrachage de 20 à 10 % de pieds infectés par parcelle. En contrepartie, on réfléchit à réviser les mécanismes de libération de la réserve pour permettre aux vignerons qui arrachent de compenser les pertes. Une autre piste est de créer une super réserve collective. L’arrachage est un manque à gagner individuel, alors que la plus-value est collective. »

Toujours au sujet de la réserve interprofessionnelle, celle-ci passe de 8.000 à 10.000 kg/ha. « De plus en plus de millésimes sont touchés par des aléas. Le relèvement de la réserve permet d’avoir un matelas plus confortable afin d’assurer un approvisionnement stable des marchés, explique Maxime Toubard. Et c’est aussi un moyen d’accompagner le rajeunissement du vignoble. »

>>> À lire aussi : La réserve en Champagne expliquée par l'interprofession

Le taux de renouvellement des vignes est particulièrement faible en champagne, 0,6 % par an. « À ce rythme, il faut 100 ans pour renouveler l’intégralité du vignoble. C’est trop long ! L’objectif serait de passer à 2 % par an. L’une des raisons invoquées sur le terrain est le manque de plants. Le Comité Champagne va prendre sa part de responsabilité sur ce point en plantant des vignes mères de greffons et en accompagnant les pépiniéristes locaux pour leur implication dans la démarche Vitipep’s. »

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