Le grenache et la maitrise de l’alcool

Les vins actuels se caractérisent par un degré alcoolique de plus en plus élevé, en contradiction avec les politiques de santé publique et certaines orientations du consommateur vers des vins "plus légers en alcool". De son côté, le grenache est un cépage qui peut accumuler beaucoup de sucre et atteindre des niveaux de maturité assez élevés.

Dans ce contexte, quelles peuvent être les solutions pour maîtriser le degré d’alcool dans les vins méridionaux, majoritairement issus de grenache? Comment créer des vins à maturité aromatique optimum sans pour autant obtenir des produits finis avec des degrés alcooliques trop élevés?

C’est pour répondre à cette question que l’Association Grenache a organisé un atelier de travail pour les vignerons, œnologues et techniciens le 12 mai 2014, atelier pendant lequel Michel Blanc (directeur de la Fédération des syndicats de vignerons de Châteauneuf-du-Pape), Philippe Cambie (œnologue conseil, Groupe ICV), François Dal (conseiller viticole, Sicavac), Emmanuel Gagnepain (œnologue conseil) et Didier Robert (œnologue conseil, directeur du Groupe ICV) ont partagé leurs expériences.

Des essais dans le Sancerrois

François Dal présente les essais réalisés dans le Sancerrois avec le sauvignon. Ces essais permettent d’évaluer l’influence de l’enherbement, du feuillage, de l’ébourgeonnage sur le fonctionnement de la plante, notamment les paramètres acidité et alcool.
À l’heure actuelle, de tels essais n’ont pas été conduits sur le grenache. Les solutions apportées ci-dessous sont le résultat d’observations dans le vignoble, de connaissances et de savoir-faire des participants.

  1. Pour les zones dans lesquelles l’irrigation est autorisée, une irrigation contrôlée en fin de cycle peut permettre d’augmenter les volumes et de baisser la concentration en sucre, donc le taux d’alcool, tout en gardant la maturité.
  2. Concernant la taille, d’une manière générale, la taille longue conduit à une maturation hétérogène sur un même pied. La taille courte, en gobelet ou cordon, assure de la régularité. La taille historique dans un climat méditerranéen est le gobelet afin d’économiser l’apport d’eau, et pour que les feuilles apportent une protection.
  3. L’étude du sol, et notamment du taux de potassium, est primordiale. En effet, les apports trop importants en potassium augmentent la vigueur de la vigne et le taux de sucre, donc l’alcool.
  4. Le fait de reculer la date de la taille et de s’approcher de la date de débourrement aura une faible incidence sur le cycle de la vigne, car la vigne va rattraper une partie de son retard. Cela peut fonctionner de façon très localisée, mais ne peut pas être généralisé.
  5. La maîtrise des rendements ou plutôt l’adéquation entre les rendements et la vigueur de la vigne entraîne un équilibre naturel de la plante qui ne va pas produire d'excès de sucre.
  6. En cas de nouvelle plantation, il faut étudier les possibilités de planter en altitude (800 à 1000 mètres) comme dans d’autres régions viticoles méditerranéennes, et choisir une exposition Nord.

 
Les éléments ci-dessus sont des pistes de réflexion. Une étude au cas par cas reste la meilleure solution.
Il faudra aussi considérer les solutions possibles apportées en vinification et l’état de la recherche, sujet d’un autre article – à venir !

 

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