Quelle stratégie appliquer suite aux restrictions d’usage du glyphosate ? L’IFV propose d’orienter son choix en fonction de la présence ou non de vivaces dans la parcelle.
Fin 2020, l’Anses a donné un avis sur l’utilisation du glyphosate. La localisation devient obligatoire avec une application autorisée uniquement sous le rang de vigne sur un maximum de 20 % de la surface de la parcelle avec une dose limitée à 450 g/ha. Cette restriction n’est pas valable pour toutes les spécialités commerciales contenant du glyphosate. À l’heure actuelle, seulement deux produits sont concernés. Les autres spécialités à base de glyphosate ne seront pas soumises à la restriction avant leur prochaine évaluation par l’Anses.
Pour les spécialités concernées par les restrictions et pour respecter les règles associées, un seul passage de glyphosate par an sera possible. L’IFV Occitanie propose un arbre de décision pour positionner au mieux cette application, dirigé par une question fondamentale : « La parcelle présente-t-elle une problématique de vivaces ? »
Si la réponse est oui, l’IFV recommande de gérer la flore par un travail du sol à l’automne et en sortie d’hiver. Le positionnement du glyphosate sur les vivaces se fera au moment où la vivace principale est la plus sensible à l’herbicide. En floraison pour le liseron, en descente de sève pour le chiendent.
Si la réponse est non, l’IFV recommande de faire un travail du sol sous le rang à l’automne. L’objectif étant de maximiser l’efficacité du glyphosate lors de l’application en sortie d’hiver en ciblant des adventices les moins développées possibles. Le glyphosate est alors associable à un herbicide de pré-levée. Au printemps, s’il y a un salissement, un désherbage mécanique est à prévoir.
Les dérogations sont possibles pour des passages en plein sur les parcelles en pente et caillouteuses avec une dose de 1 160 g/ha. « L’Anses n’a pas donné de cadre à ces deux notions. La logique du texte est de réserver le glyphosate aux parcelles où le travail du sol mécanique est techniquement impossible. Cette appréciation sera donc propre à chaque contrôleur », explique Éric Chantelot, de l’IFV Occitanie.
Demain sans glyphosate
L’institut travaille aussi sur les itinéraires techniques de désherbage mixte sans glyphosate. « La molécule de glyphosate sera réévaluée en Europe en 2022. Si elle n’est pas réautorisée, 2023 pourrait être la dernière année d’utilisation de l’herbicide au sein de l’Union européenne et donc en France. Il faut se préparer à cette possibilité. Les vignerons n’auront plus d’herbicides de post-levée à action systémique. En sortie d’hiver pour remplacer le glyphosate, les herbicides de pré-levée ne seront pas suffisants. Il est recommandé d’adopter une stratégie de désherbage associant travail du sol et herbicides de pré-levée, indique Éric Chantelot. La destruction des plantes est assurée par le travail du sol, et dans les 72 heures, le vigneron peut appliquer un herbicide de pré-levée sur sol propre. »
L’efficacité de cette stratégie dépendra fortement de la qualité du travail du sol. Par ailleurs, certains herbicides de pré-levée demandent pour une efficacité maximale un sol relativement plat et sans grosses mottes.
Pour en savoir plus, vous pouvez regarder le replay du webinaire réalisé par l’IFV sur la chaîne YouTube VignevinFrance.
Article paru dans Viti 459 de mars 2021
