Existe-t-il des biocontrôles efficaces contre le black-rot ? C’est la question à laquelle essaie de répondre le projet de FranceAgriMer « Zéro black-rot », qui mobilise les équipes de l’IFV et de l’Inrae (UMT Seven).
« Nous avons dû mettre au point des protocoles en boîte de Petri et en serre pour tester une quarantaine de produits in vitro, et une trentaine in planta », indique Marie-Cécile Dufour de l’Inrae Bordeaux. Suite à ces tests, une vingtaine de produits ont démontré une efficacité contre le black-rot.
Des efficacités proches de la référence
Les produits les plus performants en serre ont été retenus pour être appliqués sur un réseau de microparcelles au niveau national, sur différents cépages dont des variétés résistantes au mildiou et à l’oïdium :
- soufre mouillable ;
- huile essentielle d’orange douce ;
- hydrogénocarbonate de potassium (VitiSan®) ;
- Bacillus pumilus (Sonata) ;
- disodium phosphonate (Redeli) ;
- hydrogénocarbonate de potassium + coformulants (Armicarb®) et son association avec du soufre mouillable ;
- phosphonate de potassium et son association avec du soufre mouillable.
Ce passage des conditions contrôlées du laboratoire aux conditions du terrain provoque souvent une perte d’efficacité. Toutefois, dans ces essais, des efficacités partielles ont été mises en évidence pour l’Armicarb® (30 % d’efficacité sur grappe), le phosphonate de potassium (50 % d’efficacité), avec de meilleurs scores en association avec le soufre mouillable : respectivement 69 % et 78 % d’efficacité.
L’association avec le soufre place ces deux produits à un niveau très proche de la référence : le métirame obtient 82 % d’efficacité dans ces essais et l’association soufre mouillable + sulfate de cuivre 81 %. Des essais supplémentaires sont nécessaires pour comparer l’efficacité des produits commerciaux Armicarb® et VitiSan®. L’huile essentielle d’orange douce montre une efficacité irrégulière.
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Nouveaux candidats testés en 2024
Le projet Zéro black-rot se poursuit en 2024. « Nous allons continuer à tester de nouveaux produits en serre et à la vigne, indique Xavier Burgun, en charge du projet à l’IFV. Nous avons notamment identifié neuf nouveaux candidats à tester en microplacettes parmi les PNPP [préparations naturelles peu préoccupantes] et les produits de biocontrôle. Des travaux sont également en cours pour évaluer les modèles épidémiologiques black-rot afin de mieux positionner les biosolutions dans l’itinéraire des viticulteurs. »
À partir de 2024, le projet Zéro black-rot cherche des viticulteurs volontaires pour tester l’intégration d’Armicarb® et du phosphonate de potassium dans leurs stratégies. Le protocole propose de diviser une parcelle en deux, avec une moitié traitée avec un programme classique et l’intégration de produits alternatifs sur l’autre moitié.
Crédit photo : Y. Bugaret/Inrae
Black-rot, sachez le reconnaître
- Sur feuilles, le black-rot se caractérise par des tâches marron liserées de brun-noir. Après quelques jours, des petites fructifications noires apparaissent : les pycnides.
- Sur grappe, la sensibilité maximale va de nouaison à fermeture de la grappe. Les baies malades vont se colorer en fauve, puis se dessécher en se couvrant de fructifications du champignon.
