Bilan des fermes Dephy en région Centre

Vendredi 29 mars, un bilan sur la mise en place du réseau Dephy pour les départements d’Indre-et-Loire et Loir-et-Cher a eu lieu au lycée agricole et viticole d’Amboise, organisé par les chambres d’agriculture 37 et 41. Dans le cadre du plan Écophyto, ce sont 21 exploitations viticoles qui ont intégré les groupes Dephy viti 37 et 41, s’ajoutant aux 1900 exploitations du réseau Dephy national, toutes cultures confondues. Les fermes DEPHY sont des exploitations qui travaillent avec des itinéraires économes en produits phytosanitaires, tout en préservant la qualité et la quantité de la vendange. Pour le Loir-et-Cher, les viticulteurs intégrés dans la démarche  sont également membres de Terra Vitis, association orientée sur l’agriculture durable.

Pour Adeline Mallet, conseillère viticole à la chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire et ingénieur du réseau Dephy, les choses vont dans le bon sens, comme le prouvent les indices de fréquence de traitement :

Entre 2008 et 2011, l’IFT  fongicide a globalement été diminué sur les fermes Dephy de l'Indre-et-Loire, de 12 à 7,4. En 2012, malheureusement, les pressions maladies plus fortes ont obligé les viticulteurs à traiter plus : l’IFT fongicide est remonté à 11,3 en moyenne, avec de grosses disparités entre les exploitations : de 6,9 à 18,4, pour une moyenne régionale de 10,9. L’IFT herbicide a également diminué entre 2008 et 2011, de 1,8 à 1,1, certains ayant aussi choisi d’arrêter le désherbage chimique. En 2012, cet IFT est remonté à 1,5, alors que la moyenne régionale est à 1,08.

Du côté du Loir-et-Cher, les constats sont très proches, avec des réductions de doses entre 2009 et 2011, mais une remontée en 2012 (IFT fongicide 12,4 - IFT herbicide : 1,4). Alice Reumaux, conseillère à la chambre d’agriculture 41 note également que de grosses différences s’observent entre exploitations, avec des IFT fongicides allant de 4,2 à 17,7 en 2012 ! Plus que les stratégies menées par les viticulteurs, ce sont les phénomènes climatiques qui ont obligé à faire face à des pressions maladie variées. Sans oublier le gel sur Montlouis et une partie de la Touraine en avril 2012 qui a détruit une bonne partie des futures récoltes et donc limité la prise de risque sur la réduction des traitements.

François Cazin, viticulteur à Cheverny et membre de Terra Vitis, fait partie du réseau de ferme Dephy 41. Sur ses 23 ha de vignes, il réduit au maximum les doses de phyto.

Les mesures prophylactiques avec des travaux en vert sont des leviers essentiels pour réduire les phyto. Nous passons beaucoup de temps sur l’ébourgeonnage, l’épamprage ou encore l’effeuillage. Depuis 15 ans, le botrytis est ainsi maîtrisé sans passer par la chimie sur nos vignes ! Les vendanges sont également faites à la main ce qui permet de trier les grappes mais augmente les coûts de main-d’œuvre.  

Pour Adeline Mallet, les antibotrytis pourraient être largement réduits sur les exploitations viticoles, grâce à ce type de mesures prophylactiques. Cela réduirait les coûts des fongicides, qui se sont élevés à 205 euros/ha en moyenne sur 2012 sur le département.

Pour compléter son système, François Cazin a remplacé les herbicides par le travail mécanique du sol : trois fois par an avec un griffage ou un déchaussage. Les insecticides ont été supprimés, laissant l’équilibre naturel des insectes réguler les populations de ravageurs. Grâce au modèle Optidose développé par l’IFV, le viticulteur adapte la quantité de produit au volume foliaire et à la pression sanitaire, se limitant à 3 à 5 passages antimildiou et anti-oïdium à dose réduite. Le logiciel a d’ailleurs permis de réduire de 25 % les doses en 2012 sur l’ensemble des fermes Dephy.

La journée a été complétée par des démonstrations de pulvé avec récupérateurs de bouillie, notamment le Koléos de Dhugues et le pulvérisateur de la société S21 qui permettent de récupérer 70% de bouillie en début de végétation et 30% en fin de campagne. Sébastien Codis, de l’IFV, a expliqué l’intérêt d’une pulvérisation optimisée grâce à un matériel  adapté. Nathalie Therre, chef de projet Dephy Écophyto responsable de la cellule d’animation nationale, était également présente pour suivre les avancées significatives sur le réseau de ferme Dephy et échanger sur la mise en œuvre du plan Écophyto avec ces acteurs au quotidien : les viticulteurs.

Et vous, pratiquez-vous des mesures prophylactiques avec des travaux en vert comme M. Cazin ?

Pour aller plus loin :
Diapo : IFT fongicides par maladies et résultats technico-économiques
Diapo : répartition des coûts de traitements 2012, réseau Dephy, 37
Article Mon-viti : Oïdium, fallait-il traiter plus tôt ?

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