La viticulture française face à 4 scenarios

Jean-Marc Touzard (Inra Montpellier) co-anime le projet LACCAVE sur l’adaptation de la viticul-ture française face au changement climatique. Photo O.Lévêque/Pixel Image

Le changement climatique, un sujet d'actualité ! En parallèle de la COP22, qui s’est tenue à Marrakech du 7 au 18 novembre 2016, Techniloire organisait cette année ses "Rendez-vous" sur l’adaptation de notre viticulture à l’évolution du climat, le 17 novembre dernier au Lycée Edgard Pisani à Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire). Pour analyser différentes options possibles d’adaptation de la filière viticole au changement climatique, une étude a été menée de 2012 à 2016 à l’Inra : le projet LACCAVE (Long term Adaptation to Climate Change in Viticulture and Enology).

Ce projet a d’ailleurs été présenté il y a quelques jours au Conseil Spécialisé viticulture de FranceAgriMer, puis à des parlementaires. Les résultats détaillés seront dévoilés très prochainement. Animé par Nathalie Ollat (Inra Bordeaux) et Jean-Marc Touzard (Inra Montpellier), ce projet a rassemblé une centaine de chercheurs de toute la France. Jean-Marc Touzard est revenu lors des RDV Techniloire sur le diagnostic posé :

Les impacts du changement climatique sont observables dans tous les vignobles européens, avec des intensités différentes. En France, ces effets sont pour l’instant plutôt positifs avec une fréquence plus élevée de bons millésimes, en particuliers dans les vignobles septentrionaux. Mais le changement climatique commence toutefois à poser des problèmes dans les vignobles méditerranéens, et pourrait en poser à l’avenir dans l’ensemble des vignobles français.

Plus d’alcool, moins d’acidité

Les vendanges ont avancé d’une quinzaine de jours en moyenne par rapport à la période 1960-1980, et pourraient gagner quinze jours supplémentaires d’ici 2050. Les stress hydriques trop prononcés conduisent à des baisses de rendement et des blocages dans l’élaboration des composantes de la qualité des raisins.  Le taux de sucre augmente, et donc, le taux d’alcool aussi, et l’acidité quant à elle se réduit, conduisant à des vins moins équilibrés.

Les 4 grands scénarios du projet LACCAVE ont été construits selon deux axes : l’innovation (densité de plantation, taille, porte-greffe, changements de cépages, irrigation, OGM, etc), et la relocalisation (gradient de relocalisation, à l’intérieur d’une appellation, d’un vignoble, voire d’un territoire plus large). Jean-Marc Touzard donne quelques détails :

 

Déjà, nous avons refusé le scénario où l’on ne fait rien. Ensuite, nous avons défini un scénario "Conservative", où l’on met en place des solutions très mesurées en termes d’innovation et de relocalisation. Le scénario "Innovative" décrit une percée de l’innovation, notamment le recours à de nouveaux cépages, ou aux OGM. Le scénario "Nomade" implique de planter des vignes plus au nord, si l’on veut garder les mêmes types de vin. Et enfin, le scénario "Liberal", où l’ensemble des solutions d’innovation et de relocalisation pourront être mises en œuvre, et ce sont les négociants qui s’approvisionneront en fonction des vins qu’ils choisissent.

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