Les effets positifs de la silice sur la vigne

La silice est surtout utilisée en viticulture bio et biodynamique. Mais son impact réel sur la vigne reste méconnu. Pour répondre aux interrogations, un projet de recherche a été monté par l’ESA d’Angers, l’Université de Sydney en Australie et la Maison Langlois-Château dans le Saumurois, entre 2010 et 2012. Michel Meunier, auteur de la thèse sur le sujet, a ainsi montré l’effet de la silice sur la croissance des tiges et la qualité des baies.

La silice est largement présente dans le sol sous forme de SiO2, mais c’est sous forme d’acide ortho-silice Si(OH)4 qu’elle devient assimilable pour la plante. Des travaux précédents ont montré que la silice en solution hydroponique avait un impact positif contre la verse chez le riz, ou contre le mildiou chez le concombre. Nous avons voulu savoir quels étaient ses effets sur la vigne, d’autant plus qu’elle était déjà utilisée dans les pratiques bio et biodynamiques, explique Michel Meunier.

Les mesures ont été faites sur des parcelles de chenin, dans la région saumuroise, en conduite biologique et biodynamique. L’apport de silice se faisait soit au sol (silicate de calcium au sol à 3 et 9 t/ha) soit sur le feuillage (silice à 0,1g/l x 2 sem).

Nous avons pu constater un effet de la silice sur la croissance des tiges, avec une longueur plus faible par rapport aux témoins. La silice peut avoir un impact sur la photosynthèse, car ses microcristaux aideraient à capter plus de lumière chez d’autres espèces, selon la littérature. Ainsi, la plante ne serait pas obligée de développer autant son système végétatif pour intercepter les rayons du soleil, bien que cette hypothèse reste à vérifier.

La silice pulvérisée sur le feuillage semblerait avoir plus d’impact sur la photosynthèse que l’apport au sol. En ce qui concerne la qualité des baies, la silice augmenterait le croquant des raisins en apport de silicate de calcium au sol, alors que l’apport foliaire le diminuerait. Ces tests ont cependant été faits en analyse sensorielle et méritent d’être complétés par des analyses technologiques, explique le chercheur.

L’effet sur le mildiou n’a malheureusement pas pu être précisé, en raison du manque de pression maladie les deux premières années d’étude, et un manque de significativité la troisième.
Pour la suite, Michel Meunier espère que les financements seront reconduits, afin de pouvoir creuser les pistes entamées.

Dans le cadre d’une viticulture durable, l’objectif de ces études est de montrer si l’apport de silice peut réduire les travaux d’entretien des vignes, par exemple moins de rognage si les tiges sont plus courtes, ou moins de traitements phyto si la plante résiste mieux aux insectes ou maladies. Le tout avec une qualité des baies au moins équivalente, si ce n’est supérieure !

 
Et vous, observez-vous des effets de la silice sur votre vigne ?

 
Pour aller plus loin :
Résumé Michel Meunier, étude sur la silice
Restitution des travaux de recherche vitivinicole en Val de Loire, janvier 2013

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