Cinq fausses bonnes idées pour entretenir le cavaillon des vignes

À l’occasion d’une journée IFV Languedoc-Roussillon, Anne Sandre, responsable du pôle viticulture à la chambre d’agriculture du Gard, a listé cinq pratiques déconseillées dans le contexte méditerranéen pour entretenir le cavaillon.

1. Le paillage plastique

Il est désormais rare de voir de nouvelles plantations avec des paillages plastiques sur le cavaillon. La technique n’est plus en adéquation avec les attentes des consommateurs ni avec celles des vignerons. D’ailleurs, certaines AOC ont interdit la pratique dans leur cahier des charges. Inesthétique, le paillage plastique est également polluant car il est quasiment impossible de retirer le film une fois qu’il est en place. L’usure et l’usage d’outils pour travailler mécaniquement le sol entraînent des déchirures puis une dispersion ou un enfouissement de morceaux de film.

2. Le paillage biodégradable

La chambre d’agriculture du Gard estime que la mise en place d’un paillage biodégradable sous le cavaillon coûte entre 4 000  et 6 000 euros par hectare. Ce montant est jugé trop important pour la durée de vie des paillages qui se dégradent trop rapidement. « La solution n’est pas viable. Ni économiquement ni techniquement. Dans notre département, les sangliers ont tendance à détruire le paillage et, par la même occasion, à déraciner les jeunes pieds de vigne », explique Anne Sandre, responsable du pôle viticulture.

3. Le bois raméal fragmenté (BRF)

Des essais menés dans les Pyrénées-Orientales montrent des faims d’azote importantes les premières années. En outre, les sangliers posent problème avec cette technique. Même avec une couverture de 15  cm, il y a des repousses difficiles à gérer par la suite, surtout si l’on ne souhaite pas utiliser des herbicides.

4. Le désherbage thermique

« L’investissement matériel est élevé, entre 15 000  et 20 00 0 euros. Et il faut compter quatre passages par an. L’efficacité est médiocre car les flammes ne brûlent que les organes aériens des adventices, sans avoir d’impact sur les racines. Le risque d’incendie dans la région est également non négligeable », indique Anne Sandre. Par ailleurs, les nouvelles solutions de désherbage à l’eau chaude, vapeur et/ou mousse, sont jugées partiellement convaincantes par l’IFV. « La consommation d’énergie pour maintenir l’eau chaude dans les parcelles est importante, et toutes ces techniques ne fonctionnent que sur les plantules et sur les organes aériens. Elles ne sont pas efficaces sur la flore développée à détruire en sortie d’hiver. »

5. Les herbicides qui vont rester sur le marché

« Utilisés seuls, dans une perspective d’arrêt du glyphosate, ils ne vont pas être suffisants. Les herbicides de prélevée, par exemple, ne sont pas efficaces sur les adventices bien développées. En sortie d’hiver, ils sont donc inefficaces, prévient Anne Sandre. Idem pour les produits défanants, type Sorcier, Spotlight ou Beloukha. Donc, à terme, il faudra opter pour des stratégies mixtes : herbicides et travail mécanique. D’autant que pour certaines adventices comme les érigerons, il y a de fortes résistances aux herbicides. »

Néanmoins, dans cette optique mixte, le travail du sol au niveau du cavaillon devra tout de même être soigné. « Si vous souhaitez utiliser ces herbicides en saison, après un travail mécanique du sol en sortie d’hiver, sachez que l’efficacité est maximale si l’application se fait sur un sol propre et plat, donc après le passage d’une lame interceps par exemple. Sur un cavaillon avec de grosses mottes, l’efficacité est limitée même sur des plantules. »

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Article paru dans Viti Les Enjeux 32 de mai 2020

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