Bordeaux mobilisé sur le sujet des pesticides

Lors de l'assemblée générale du CIVB qui se tenait ce lundi 25 avril 2016 à Bordeaux, l'un des sujets clés évoqué par Bernard Farges, le président de l'interprofession bordelaise a été les produits phytosanitaires.

"Ce sujet n’est pas nouveau et le travail pour en réduire l’usage et en limiter les effets est ancien dans la filière. Il suffit d’observer les outils d’aide à la décision créés depuis longtemps, les informations diffusées aux viticulteurs, les formations pour les salariés également, la forte croissance de certifications environnementales dans le vignoble pour constater le travail déjà accompli à Bordeaux dont nous devons être fiers et pour lequel nous pouvons sans crainte supporter la comparaison avec d’autres.

Oui mais voilà ! Ces faits, ces actes, ce bilan résistent difficilement lorsque certains d’entre nous se comportent mal en traitant avec inconscience près d’une école en 2014 ou se préoccupent peu du voisinage.

Notre bilan aussi bon soit-il, nos efforts quels qu’ils soient résistent mal à des reportages à charge et à la rigueur journalistique contestable, hélas jamais officiellement contestée…

Certains évènements viennent ternir les efforts de la filière


Notre filière des vins de Bordeaux dans son intégralité a les mêmes attentes que les associations qui nous interpellent. Oui, la filière des vins de Bordeaux a pour objectif la diminution forte voire même la sortie de l’usage de pesticides. Notre chemin pour y arriver peut être différent de celui réclamé par ces associations, toutefois l’objectif est commun.


"Cet objectif, la diminution forte voire la sortie des pesticides, ne sera pas atteint en quelques semaines, ni avec des mesures simplistes mais bien avec des choix, des engagements, des investissements à court terme, à moyen terme, à long terme de l’ensemble de la filière.


Cet objectif, partagé par tous, ne sera pas atteint en opposant les modèles, qu’ils soient conventionnels, certifiés, bio, biodynamie. Les solutions seront diverses et complémentaires.

Être exemplaires

A court terme, nous avons le devoir d’être exemplaires sur nos comportements près des lieux de vie.

Nous devons redoubler de vigilance et nous rapprocher de nos voisins pour échanger, parler et mieux nous comprendre. Cela vaudra dans la plupart des cas, beaucoup plus que de longs discours comme celui-ci ou de nouvelles réglementations.

Nous devons raisonner plus encore, l’utilisation de notre matériel de pulvérisation, mais aussi nos choix de molécules au moins près de ces lieux de vie.

Raisonner l'urbanisation différemment

Sur le moyen terme, l’urbanisation doit être pensée différemment, et sa mise en oeuvre différente. Nous ne devons plus voir se développer des constructions à proximité immédiate de nos vignes et se voir reprocher ensuite cette même proximité, c’est trop facile !!

Nos matériels devront évoluer et je suis convaincu de cette évolution parce que la demande des viticulteurs va être forte sur ce thème.

Les cépages résistants, une solution durable

A long terme, Bordeaux s’est engagé fortement sur le sujet des cépages résistants ou tolérants. Je remercie toutes celles et tous ceux qui en Gironde travaillent sur ce sujet. Il est complexe mais il est passionnant. L’enjeu est simple à énoncer : obtenir des pieds de vigne garants de la typicité des vins de Bordeaux et nous permettant de réduire drastiquement l’usage des pesticides. Simple à énoncer, pas simple à obtenir mais possible et c’est bien cela qui est passionnant.

Voilà ce que nous devons faire, nous les professionnels.

Les professionnels doivent agir mais pas que...


Mais nous ne sommes pas seuls à devoir agir, l’Etat et les firmes phytosanitaires ont beaucoup à faire et nous avons des demandes fortes et concrètes vis-à-vis d’eux.

Du côté de l’Etat tout d’abord, des demandes sont portées par la filière depuis des mois sans réponse concrètes à ce stade.

Sur les LMR, nous demandons la transposition des LMR raisins sur le vin. Il est reproché à la filière de bloquer cela, c’est totalement faux ! La filière demande justement cette transposition des raisins au vin.

Simplifier l'inscription des cépages résistants

Sur les cépages résistants, nous attendons l’inscription simple de cépages résistants déjà inscrits au catalogue en Allemagne ou en Italie sur le catalogue français. La procédure administrative française pour y parvenir consiste à dire que nos amis allemands et italiens sont de dangereux individus et qu’il faut refaire toute l’expérimentation en France pendant des années. C’est inacceptable.


Sur les EPI (équipement de protection individuel), nous avons demandé officiellement au ministre de faire cesser le transfert de responsabilité sur les employeurs par les firmes phytosanitaires. En effet, elles se permettent de préconiser le port d’EPI au-delà du délai de réentrée sur les parcelles et sans limite autrement dit nous devons tous être équipés tout l’été pour travailler dans les vignes.
Notre demande est simple là aussi : pas de port d’EPI au-delà du délai de réentrée. Ou bien ce délai est adapté, ou bien les molécules doivent être retirées.


Nous savons ce que nous avons à faire sur ce dossier pesticides et nous nous y attachons. Toutefois, que chacun prenne ses responsabilités, nous sommes actuellement les otages de décisions qui ne sont pas prises par le ministère de l’agriculture et otages aussi du cynisme des firmes phytosanitaires."

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