En Alsace, Bestheim dispose d’un outil industriel performant et Wolfberger d’un service commercial développé et d’une marque reconnue. Les deux présidents, respectivement Pierre-Olivier Baffrey et Hervé Schwendenmann, ont annoncé le 17 janvier leur rapprochement qui devra néanmoins recueillir l’adhésion des actionnaires, c’est-à-dire des vignerons coopérateurs.
La nouvelle entité devrait réunir 600 vignerons coopérateurs pour collecter les raisins de 1.400 ha + 1.250 ha, soit 2.650 ha dans une appellation des vins d’Alsace qui se situe à un peu plus de 15.000 ha de vignoble.
Une fusion parmi les fusions
Cette fusion s’inscrit dans un processus de concentration des maisons en vin d’Alsace qui s’est accéléré en 2023. Tandis qu’Alliance Alsace a entériné statutairement la fusion des caves de Turckheim et Dagobert et forme le 3e opérateur, la cave Jean Geiler, à Ingersheim, a fusionné avec la cave Les Faîtières à Orschwiller et d’Hunawihr pour former le 4e opérateur.
Quant à la cave de Gueberschwihr, elle a suivi une autre voie et s’est rapprochée d’Arthur Metz, filiale des Grands chais de France, pour lui confier la mise en marché dans un contrat de 10 ans. Arthur Metz devient le 2e opérateur.
Devenir le numéro 1 des crémants d'Alsace
Ce mouvement de concentration s’inscrit également dans un contexte de baisse significative de ventes en vins d’Alsace que le communiqué des deux coopératives décrit sobrement comme « une reconfiguration du marché ».
Alors que la filière des vins d’Alsace était presque arrivée à retrouver le million d’hectolitres vendus, elle s’achemine vers un retour de volumes mis en marché plus proches des 900 000 hl, traduisant ainsi des difficultés pour les opérateurs.
En revanche, le crémant d’Alsace continue de progresser. À ce titre, Bestheim et Wolfberger, respectivement 3e et 2e opérateur en crémant d’Alsace, vont être en capacité d’en produire plus de 100 000 hl, soit plus d’un quart de la production de crémant d’Alsace.
Dans leur communiqué conjoint, les deux coopératives vinicoles rappellent la complémentarité de leur modèle économique, réunissant la puissance commerciale de la marque pour Wolfberger et la puissance de l’outil industriel pour Bestheim. L’ensemble réuni, appuiera sa stratégie commerciale sur quatre marques : Wolfberger, Bestheim, Willm et Lucien Albrecht.
Crédit photo : Krierger Lefevre
