Travailler sur deux rangs à la fois

Tous les mouvements hydrauliques disponibles sont utilisés pour l’alignement. Le débit de chantier est renforcé en facilitant le transport des piquets neufs et usagés. Photo : CA33 / IFV

Le carassonnage ou sécaillage se décompose en trois étapes : approvisionner le chantier, évacuer les débris et enfoncer les nouveaux piquets. Un chantier compliqué à réaliser. Une autoconstruction peut faciliter cette opération en travaillant sur deux rangs.

L’enfonce-piquet inventé par deux viticulteurs, Vincent L’Amouller et son père Michel L’Amouller, réalise simultanément toutes les opérations du carassonnage. Ces vignerons bordelais propriétaires du Château Fredignac, situé au cœur de l’appellation côtes-de-blaye, reviennent sur la genèse de l’idée : « Nous cherchions à gagner du temps. On avait déjà utilisé des marteaux à l’époque. On louait des enfonce-pieux classiques montés sur tracteur. Finalement, ce n’était pas plus rapide que le manuel et surtout, ils étaient très dangereux. »

Michel L’Amouller a alors l’idée d’acheter un élévateur hydraulique. Il entrevoit la possibilité d’utiliser le vérin double effet de levée-descente pour planter des pieux. Pour finaliser son projet, il construit un dispositif télescopique hydraulique adapté à la largeur de ses vignes. Celui-ci est boulonné sur le mât de l’élévateur. Deux cloches, plus exactement deux rondins de bois emmanchés à l’intérieur d’un gros tube en acier, sont fixées aux extrémités. Une caisse-­palette, portée par les fourches, est chargée de piquets neufs ; au fur et à mesure de l’avancée du chantier, ces derniers sont remplacés par les débris des anciens piquets.

Seul bémol, le terrain doit être meuble

Le tracteur se positionne dans l’interrang à hauteur des piquets à renouveler. On peut ainsi travailler sur deux rangs simultanément, tout en récupérant les débris. Les pointes sont laissées sur place. La mise en place de la cloche et l’alignement des piquets sont facilités par les nombreux vérins disponibles. L’alignement latéral s’obtient avec le vérin horizontal de l’adaptation et le latéral de l’élévateur. Pour l’avant-arrière, il suffit d’utiliser le troisième point hydraulique. Mis à part le coût d’achat de l’élévateur, il faut compter, d’après Vincent L’Amouller, « environ 400 euros de matériaux et une journée de travail pour la fabrication. » Pour le vigneron, un seul bémol : « On a besoin d’un sol humide et pas trop caillouteux, à l’inverse des enfonce-pieux qui sont plus polyvalents. C’est le poids du tracteur qui détermine la capacité. »

Cette invention a été mise en avant dans le projet Casdar Vitinnobio. Retrouvez d'autres trucs et astuces fait maison dans le Recueil de pratiques observées en viticulture biologique, disponible en consultation libre sur le site de l'IFV et des partenaires du projets ITAB, INRA, CA 33, CRA Bourgogne. AgroBioPérigord, Sedarb. EPLEFPA Davayé, Avignon et Bordeaux.

 

Article paru dans Viti Leaders n°424 d'avril 2017

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