Afin d'aider les vignerons à évaluer les conséquences viticoles, œnologiques et économiques d’un changement de pratique et d’apporter des réponses scientifiques, l’IFV Sicarex-Beaujolais a entrepris de comparer trois systèmes de culture, sur la même parcelle de gamay, à 9 000 pieds/ha:
- conventionnel (protection phytosanitaire pré-établie);
- bio (cahier des charges bio);
- raisonné (cahier des charges Terra vitis, avec utilisation de Pod mildium depuis 2010).
38% de gain d'IFT
L’itinéraire bio conduit à un IFT total comparable à celui du raisonné: les premières années, l’IFT bio était inférieur, mais la stratégie a dû être réévaluée à partir de 2009, à cause d’une d’une grosse attaque de mildiou en 2008 et d’une sensibilité à l’oïdium. L’IFT herbicide est nul pour le bio, qui est désherbé mécaniquement. Les deux autres modalités sont au même niveau jusqu’à ce que l’enherbement partiel permette de diminuer l’IFT de la partie raisonnée de 15%.
Au final, les trois systèmes ont permis de maîtriser correctement les maladies et les ravageurs, avec tout de même quelques dégâts sur grappe, surtout en bio en 2008 et 2012. L’impact le plus notable se situe au niveau de la quantité de raisin produite. En bio, le rendement obtenu est inférieur de 45% en moyenne par rapport à la modalité conventionnelle, que l’on peut considérer comme une référence sur le critère de la vigueur.
Selon Jean-Yves Cahurel, ingénieur à l’IFV, qui a suivi l’essai dans sa totalité:
"Cela s’explique par une vigueur plus faible, due au désherbage mécanique, qui réduit le nombre de racines superficielles, et aussi à la concurrence des adventices, difficiles à contrôler certaines années. Malgré ces fortes différences de rendement, on ne constate pas d’impact significatif du système de conduite sur la qualité de la vendange."
Les résultats portant sur les impacts œnologique, environnemental et économique seront présentés ultérieurement cette année.