L'enveloppe pour la distillation ne suffit pas. Plus de 3 millions d'hl de vin engagés

La profession estimait que les besoins de distillation pour la France seraient d'au moins 3 millions d'hl de vin. L'enveloppe obtenue pour financer cette mesure de crise ne permettait de distiller que 2 millions d'hl.
Le résultat vient de tomber. Les vignerons, coopérateurs et négociants ont demandé la distillation pour près de 3,3 millions d'hectolitres.
Le segment IGP/AOC est le plus concerné avec 2,9 millions d'hl. Peu de demandes portent sur les vins sans IG: 0,38 millions d'hl.
Dans le détail des bassins, les plus grandes régions productrices de vin sont assez logiquement celles qui ont fait le plus d'engagements. Le Languedoc-Roussillon et l'Aquitaine sont les deux bassins qui ont les engagements les plus importants.
La gestion du dépassement de l'enveloppe
Pour rappel, le fonds européen alloué à la filière (PNA, aides OCM) financera à hauteur de 80 millions d'euros la distillation de crise. L'Etat français complète avec 75 millions d'euros. Au total, la distillation de crise en France bénéficie d'une enveloppe de 155 millions d'euros. 145 millions iront aux opérateurs et 10 millions aux distilleries.
Pour une rémunération de 78 euros/hl pour les vins AOC et IGP et de 58 euros/hl pour les vins sans IG, deux millions d'hectolitres de vins peuventt être distillés.
FranceAgrimer, en charge de la gestion du dossier, avait prévu un éventuel dépassement des demandes par rapport à l'enveloppe. Pour y faire face, la solution choisie porte les volumes. Ainsi, toutes les demandes de distillation seront être revues à la baisse, avec un pourcentage identique pour tous.
Les prix annoncés lors de l'engagement ne bougent pas. Et il n'est pas possible de revenir sur son engagement.
Une clause de revoyure à solliciter ?
Une alternative à la baisse des volumes distillés serait une révalorisation de l'enveloppe destinée à financer la distillation de crise.
En mai dernier, le gouvernement français promettait une clause de revoyure suite à l'annonce du plan de soutien de la filière.
Il y aura une clause de revoyure organisée dans les prochaines semaines pour renforcer le plan si nécessaire, notamment via une aide supplémentaire aux distilleries
Les professionnels de la filière devraient faire leur possible pour rapeller cet engagement au gouvernement.
Commentaires
Le vrai problème, c'est que l'UE ne met pas un centime sur la gestion de la crise. Elle se contente d'autoriser les mesures et de laisser aux Etats Membres le soin de les financer directement ou de piocher dans les Programmes Nationaux d'Aide, comme si ceux-ci n'étaient pas habituellement consommés.
En gros il manque 200 millions d'€ au niveau européen.
Mais l'UE fait la sourde oreille et préfère récupérer les fonds restants (465 millions) sur le budget agricole pour les mettre sur l'aide aux réfugiés en Turquie.
Ajouter un commentaire
Pour ajouter un commentaire, identifiez-vous ou créez un compte.