la Suisse: une question de priorité

Les producteurs laissent tomber un marché historique où la France a longtemps été en situation de fournisseur privilégié.

"La Suisse est un «petit» marché. S’il y a des arbitrages à faire entre plusieurs destinations, le pays passe à la trappe."

Ce discours souvent entendu résume bien la dynamique des échanges de vins entre la France et la Suisse.
Les producteurs laissent tomber un marché historique où la France a longtemps été en situation de fournisseur privilégié.

"De leur côté, les Suisses se détournent aussi des vins français, explique Sabrina Lachal, chargée de développement du département Agrotech pour Business France Suisse. Le rapport qualité-prix de certains vins déçoit des importateurs et des consommateurs connaisseurs."

Un marché de valeur très convoité 

Autre explication pour comprendre la chute des parts de marchés des vins français en Suisse: la concurrence. La Suisse est une fantastique cave à vin où plus de 60% des vins consommés proviennent de l’étranger. Si l’Italie (n°1), la France (n°2) et l’Espagne (n°3) dominent largement le marché, les importations de vins d’Afrique du Sud, des États-Unis, d’Amérique du Sud, du Portugal, d’Autriche ou même de Grèce n’ont rien d’anecdotique.

"Tous les pays veulent être présents en Suisse. C’est un marché de valeur et de quantité. Les importateurs sont sollicités par des fournisseurs du monde entier."

L'Italie et l'Espagne sont à la mode

 

"L’Italie et l’Espagne n’ont pas toujours été si bien représentées, continue Sabrina Lachal. En plus d’avoir gagné en qualité, ces deux pays ont fait beaucoup d’efforts promotionnels, contrairement à la France."

Une stratégie qui s’avère payante notamment en Suisse alémanique. La région – qui regroupe 2/3 des habitants du pays et des villes comme Zurich, Berne, Bâle et Lucerne – se montre plus sensible aux effets de mode.

"On ne produit presque pas de vin en Suisse alémanique. Contrairement à la Suisse romande, il y a moins une culture du bon vin. Le vin est soumis aux tendances. Il y a quelques années, ils ne juraient que par les vins du Nouveau Monde. Aujourd’hui, c’est l’Italie et l’Espagne. Et si un nouveau vin de ces pays entre sur une carte c’est un vin français qui sort", annonce Nicolas Salina, importateur pour la société Salsa Vin à Lausanne.

En Aparté 

Le vin français peut remplir le coffre des Suisses

Le tourisme d’achat des Suisses vers les pays limitrophes a de beaux jours devant lui. Depuis juillet 2014, au lieu des 2 litres/jour/personne que prévoyait l'ancienne réglementation, les Suisses peuvent désormais importer 5 litres de vin et de bière franc de douane pour une valeur inférieure à 300 francs suisses (295 euros). Pour le volume excédentaire, les Suisses doivent s’acquitter d’une taxe de 2 francs suisses par litre supplémentaire contre 60 centimes par litre auparavant.
Malgré le supplément, les vins importés devraient rester moins chers qu'en Suisse dans bien des cas. En moyenne, le prix d’un litre de vin français acheté en Suisse est de 8 euros. En France en grande surface, un litre de vin AOC coûte en moyenne 5,74 euros. Les IGP s’échangent, elles, à 2,43 euros le litre (chiffres 2014 FranceAgriMer).
Les importateurs et les producteurs de vins suisses tempêtent. La Suisse est entourée de grandes régions viticoles et le groupe Migros (Denner), enseigne de GD Suisse, installe des magasins à la frontière… côté français. 

 

 

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