"La Suisse est un «petit» marché. S’il y a des arbitrages à faire entre plusieurs destinations, le pays passe à la trappe."
Les producteurs laissent tomber un marché historique où la France a longtemps été en situation de fournisseur privilégié.
"De leur côté, les Suisses se détournent aussi des vins français, explique Sabrina Lachal, chargée de développement du département Agrotech pour Business France Suisse. Le rapport qualité-prix de certains vins déçoit des importateurs et des consommateurs connaisseurs."
Un marché de valeur très convoité
"Tous les pays veulent être présents en Suisse. C’est un marché de valeur et de quantité. Les importateurs sont sollicités par des fournisseurs du monde entier."
L'Italie et l'Espagne sont à la mode
"L’Italie et l’Espagne n’ont pas toujours été si bien représentées, continue Sabrina Lachal. En plus d’avoir gagné en qualité, ces deux pays ont fait beaucoup d’efforts promotionnels, contrairement à la France."
"On ne produit presque pas de vin en Suisse alémanique. Contrairement à la Suisse romande, il y a moins une culture du bon vin. Le vin est soumis aux tendances. Il y a quelques années, ils ne juraient que par les vins du Nouveau Monde. Aujourd’hui, c’est l’Italie et l’Espagne. Et si un nouveau vin de ces pays entre sur une carte c’est un vin français qui sort", annonce Nicolas Salina, importateur pour la société Salsa Vin à Lausanne.
En Aparté
Le vin français peut remplir le coffre des Suisses
Malgré le supplément, les vins importés devraient rester moins chers qu'en Suisse dans bien des cas. En moyenne, le prix d’un litre de vin français acheté en Suisse est de 8 euros. En France en grande surface, un litre de vin AOC coûte en moyenne 5,74 euros. Les IGP s’échangent, elles, à 2,43 euros le litre (chiffres 2014 FranceAgriMer).
Les importateurs et les producteurs de vins suisses tempêtent. La Suisse est entourée de grandes régions viticoles et le groupe Migros (Denner), enseigne de GD Suisse, installe des magasins à la frontière… côté français.