Grands prix de la Revue des vins de France

La cérémonie de remise des Grands Prix de La Revue du vin de France se déroulait hier mardi 7 janvier 2020 à Paris. À cette occasion, La RVF a récompensé onze personnalités françaises qui ont marqué le monde du vin pendant l'année écoulée. Cette onzième édition des Grands Prix de La Revue du vin de France compte parmi ses lauréat un sportif d'exception reconnu internationalement  : François D’Haene. Ce vigneron lie passion du sport à haut niveau et travail des vignes dans le Beaujolais.
Les prix, gratifiant l’ensemble des métiers du vin et de la vigne, décernés par le directeur de la rédaction, Denis Saverot et le comité de dégustation de La Revue du vin de France –composé de journalistes, experts du vin, sommeliers et œnologues sont les suivants :
Prix de la Personnalité de l'année : François D’Haene, ultra - trailer de renommée internationale et vigneron dans le Beaujolais
Vigneronne de l'année : Dominique Hauvette, Domaine Hauvette en Provence
Négociant de l'année : Maison Verget, en Bourgogne
Groupement de vignerons de l'année : Nicolas Feuillatte, en Champagne
Carte des vins de l'année : Restaurant de la Gare, à Guewenheim ( 68 )
Prix de l'innovation environnementale : Système de management environnemental de Bordeaux 
Grande surface de l'année : Auchan Cloche d’Or, à Luxembourg
Cave de l'année : La Part des Anges, à Nice
Spiritueux de l'année : Château de Laubade , dans le Gers
Prix de la découverte : Domaine Jolivet, en Rhône Nord
Prix de l'œnotourisme : Domaine Trapet, en Bourgogne


Zoom sur un vigneron atypique

François D’Haene est un athlète de 35 ans. Il est à la fois triple vainqueur de l’Ultra-Trail du Mont -Blanc, course de 168 km sur des sentiers de haute-montagne ; détenteur du record de la traversée du GR 20 en Corse (180 kilomètres en 31 h 06 minutes) et vigneron avec sa femme Carline à Saint -Julien, en Beaujolais. Entre le gamay et le grand raid (ou ultrafond), François D’Haene a choisi : il pratique les deux depuis 2012 ! Cette année-là, ce kinésithérapeute né à Lille mais élevé à Chambéry décide de changer de vie avec sa femme, agent territorial. « Nous étions établis en Lozère et je faisais alors une ou deux courses par an. J’ai décidé de devenir professionnel. Mais courir demande du temps, il faut s’entraîner plusieurs heures par jour et voyager dans le monde entier . Carline et moi avons cherché une activité commune, un travail qui nous permette de passer du temps ensemble, en milieu naturel . Sa famille avait des vignes en Beaujolais, nous sommes devenus vignerons ! ». À la tête de 3,5 hectares de Beaujolais et un hectare de Moulin-à-Vent en fermage à Chénas, Carline et François pilotent ensemble le domaine du Germain et vendent leurs vins en direct. Tout n’a pas été facile et au début : dans un Beaujolais en crise, le jeune couple qui débarquait a été regardé avec curiosité. Elle a suivi une formation viti-œno, lui a appris sur le terrain, conseillé par le vigneron qui s’occupait des vignes jusque-là. Il a fallu s’adapter : vendanges obligent, François ne court plus en septembre et lève le pied en fin d’année, période d’expédition des vins, ainsi qu’au mois d’avril, dédié à la mise en bouteilles. Le reste de l’année est dédié à la compétition : en 2020, il tentera de relever le défi du terrible Hardrock 100, l’ultra-trail le plus relevé de la saison, dans le Colorado. Une course dantesque rythmée par quatorze passages à plus de 4 000 mètres d’altitude, annulée l’an passé à cause de la neige et du brouillard ... On l’attend aussi sur l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, pour la première fois depuis 2017. Tout au long de ses incroyables courses qui durent des jours et parfois plusieurs nuits, ses vidéos en témoignent, François D’ Haene n’hésite jamais à ouvrir une belle bouteille le soir pour se relaxer et reprendre des forces ! Mais qu’on ne s’y trompe pas : le nom de leur cuvée phare, Le Calvaire, un beaujolaivillages poivré, n’est pas une allusion à la dureté de la course à pied. «Depuis tout jeune, je me suis rendu compte qu’après 5, 6 ou 7 heures de course, lorsque les autres commençaient à en avoir assez, chez moi c’était l’inverse : en courant moins vite mais plus longtemps, je m’amusais, je prenais du plaisir à l’écoute de la nature, j’entrais dans une nouvelle dimension.» Courir n’a jamais empêché ce père de trois enfants (6 ans, 5 ans et 7 mois) d’aimer casser la croûte avec ses copains . « Avec Carline, on adore faire la cuisine et déguster . Et après avoir couru 7 heures, on mange et boit avec ses amis avec allégresse ! » .

Une autre sportive devenue vigneronne

Le prix récompense aussi une femme qui avant de cultiver les vignes travaillait dans le sport... Dominique Hauvette est née à Paris et a partagé une partie de sa vie entre la capitale et Val-d’Isère, où elle enseignait le ski. En 1984, l’unique fille d’une fratrie de cinq vient pour un mois de vacances à Saint-Rémy-de-Provence. Elle n’en repart pas. L’énergique trentenaire passionnée par les chevaux élève des purs-sangs arabes pour des courses d’endurance, et gagne sa vie sur des chantiers comme peintre en bâtiment... Mais Dominique éprouve un désir profond de travailler la terre. En 1988, l’un de ses voisins qui part à la retraite lui cède son mas et deux hectares de vignes au pied du massif des Alpilles. Elle n’a aucune idée du métier de vigneron ; son voisin Éloi Dürrbach (domaine de Trévallon) l’accompagne alors avec bienveillance. Elle entame un travail rigoureux et une réflexion profonde pour tenter de saisir l’énergie du vivant et de la transmettre de ses vignes jusqu’à la bouteille. « Le vin, c’est la vie. Il faut s’immiscer au plus proche de la vie de la plante, des levures et bactéries, sans intrants œnologiques hormis un peu de soufre pour réussir à produire un vin vivant », confie-t-elle. 

Actualités

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15