La filière viticole (un peu) rassurée par Phil Hogan à Bordeaux

Phil Hogan (à gauche), commissaire européen à l'griculture, lors du 1er Congrès de la Viticulture à Bordeaux, le 6 juillet 2017.

Hier, jeudi 6 juillet, se tenait à Bordeaux le 1er Congrès de la viticulture, réunissant à l’occasion du 45e Congrès national annuel de la CCVF, la Cnaoc, les Vignerons indépendants et Vin IGP. L’occasion pour l’ensemble de la filière de soutenir sa vision pour la réforme de la PAC, en présence du commissaire européen à l’agriculture Phil Hogan.

"Il aura fallu attendre 2017 pour réunir l’ensemble des familles de la viticulture ! Preuve que ce n’était pas si simple pour nous, mais démonstration qu’unis, on est plus forth, a conclu hier Stéphane Héraud, président de l’Association générale de la production viticole (AGPV), lors du 1er Congrès de la viticulture à Bordeaux, réunissant les deux grandes organisations métier, les Vignerons Indépendants et la CCVF, ainsi que ses deux grandes organisation production, la Cnaoc et Vin IGP.

Ce colloque visait surtout à affirmer une vision commune de la politique viticole dans le contexte de réforme de la Pac prévue pour 2020 (voire 2021 ou 2022…). Si le ministre français de l’Agriculture n’était pas présent, malgré sa venue espérée, c’est Phil Hogan, le commissaire européen à l’agriculture, qui a permis d’apporter des éclairages sur l’avenir de la PAC et qui a écouté les attentes des professionnels.

Optimisme sur le maintien d’une régulation

Face aux discours des responsables professionnels sur l’importance du modèle viticole européen, son système d’OCM, l’attachement au Plan national d’aides permettant d’adapter et moderniser les exploitations pour gagner des parts de marché, le commissaire européen a indiqué :

Nous devons œuvrer pour que la PAC maintienne son soutien au mieux au secteur viticole. La réforme de 2008 a permis de simplifier et de rendre plus efficaces les règles d’OCM, pour préserver la compétitivité de la filière, tout en répondant à des attentes sociétales et environnementales. Aujourd’hui, je ne peux m’engager sur le maintien du budget actuel, notamment suite au Brexit, et à la nécessité de combler cette perte budgétaire par les autres États membres. L’Union Européenne a une importance considérable pour la compétitivité du secteur vin : en effet, nous venons de signer un accord de libre-échange avec le Japon, permettant aux vins européens de rentrer sans droits de douane au Japon, soit une économie de 145 millions d’euros par an pour nos vins ! Grâce à une Europe forte, nous pouvons réussir ce genre de démarche !

Stéphane Héraud (photo ci-dessus), complétant en fin de séance que les droits de douanes pourraient être également abolis sur la Chine en 2018, a résumé :

Le commissaire européen a compris que les outils de régulation mis en place par la filière viticole européenne sont indispensables. Je suis optimiste sur leur maintien, et leur déploiement aux filières eaux-de-vie comme pour le Cognac afin de mieux encadrer les droits de plantation.

L’assurance récolte en débat

Sur l’assurance récolte, les professionnels ont soutenu l’abaissement du seuil de déclenchement de 30 à 20 % (demande inscrite dans le règlement Omnibus de révision de la PAC), et l’arrêt du système de moyenne olympique (moyenne de production quinquennale, dont sont retirés les millésimes le moins et le plus productif). Si Phil Hogan a reconnu que simplifier les réglementations était une priorité, la question du budget de la prochaine PAC déterminera, là encore, les arbitrages. Stéphane Héraud a ainsi résumé :

La restriction budgétaire risque de compliquer la donne sur le passage de 30 à 20 % pour le seuil de déclenchement de l’assurance récolte. À l’inverse, la révision du système de moyenne quinquennale n’a pas ou peu d’impact budgétaire, mais cette demande n’est pas inscrite dans le règlement Omnibus, d’où une complexité pour soutenir la demande !

Étiquetage nutritionnel et cépages résistants

Sur l’étiquetage nutritionnel, le vin doit conserver sa spécificité et ne pas être soumis à l’obligation de mention des ingrédients et calories, a soutenu Thomas Montagne, le président des Vignerons Indépendants de France (VIF). La demande sera inscrite dans le règlement Omnibus, ce qui permet là aussi d’être optimiste sur la suite, a jugé Stéphane Héraud.

Autre sujet, les cépages résistants, dont le déploiement est soutenu par les professionnels. Le commissaire européen a expliqué l’importance de poursuivre les efforts pour moderniser le secteur viticole grâce à la recherche. "Les choses semblent bien engagées", a conclu sur ce point Stéphane Héraud, même si les modifications du règlement pour que les cépages résistants rentrent dans la production de vins sous IG risquent de prendre du temps.

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