Conventionnel vs Bio: à chacun ses résidus

Un récent article de la revue Agriculture & Environnement (A&E) en partenariat avec Wikiagri, va encore agiter la filière viticole. A chaque commanditaire sa cible. Si l'on résume grossièrement: l'association Générations Futures, citée dans l'article, "aime à taper" sur l'agriculture conventionnelle et les pesticides de synthèse. A&E, elle, a choisi les viticulteurs bio et le cuivre. 

Vingt-neuf échantillons de vins bio provenant de toutes les régions de France et achetés entre le 15 septembre et le 15 octobre dans un magasin spécialisé (Nicolas), ainsi que dans plusieurs grandes surfaces de la région parisienne (Carrefour, Auchan, Monoprix), ont ainsi été confiés à trois laboratoires indépendants (Girpa, Eurofins et Dubernet), afin qu’ils analysent la présence de cuivre.

Voici les principales enseignements tirées de l'étude par A&E:

Première constatation : le pourcentage de contamination change en fonction de la précision de la Limite de quantification (LQ). En effet, nos échantillons de vins bio contaminés au cuivre passent de 31% à 100% selon le choix de la LQ. Autrement dit, pour trouver, il suffit simplement de chercher... Deuxième constatation : en utilisant une LQ dix fois supérieure à celle utilisée en routine pour les pesticides de synthèse, on retrouve des résidus du principal fongicide employé en bio dans la totalité des échantillons. Les résidus de cuivre sont donc bien plus présents dans les vins bio que ne le sont les pesticides de synthèse dans les denrées issues de l’agriculture conventionnelle. Troisième constatation : il n’y a pas de différence de quantités entre le cuivre détecté dans les vins bio (0,033 à 0,67 mg/l, avec une moyenne de 0,16 mg/l), et ce que l’on peut trouver en termes de produits phytosanitaires de synthèse dans les produits issus de l’agriculture conventionnelle.  

 

L'article A&E, au-delà de l'aspect "pavé dans la mare bio", cherche, on peut le croire, a relativiser les positions de chacun:

Il est vrai que les quantités retrouvées dans les échantillons de vins bio analysés se situent bien en dessous de ces limites sanitaires, et que l’on pourrait rétorquer que pour atteindre la DJA, il faudrait consommer 60 litres de vin par jour (pour une moyenne de 0,15 mg/l). Mais ce qui est vrai pour le cuivre dans les vins bio l’est tout autant pour les résidus de pesticides classiques retrouvés dans les salades de Générations Futures, ou plus récemment dans les pommes de Greenpeace ! Or, seuls ces derniers font l’objet de campagnes anxiogènes. Ainsi, dans son dernier rapport, la multinationale verte s’en prend au boscalid, un fongicide de synthèse détecté dans 19 échantillons de pommes à des concentrations moyennes de 0,05 mg/kilo. Greenpeace oublie juste de préciser qu’il faudrait avaler 48 kilos de pommes par jour pour atteindre la DJA.  

Dans un communiqué de presse faisant suite à l'article, Wikiagri et A&E précisent leurs intentions:
 

Les méthodes actuelles de détection d'une simple molécule chimique étant d'une telle sensibilité, il est devenu possible de mettre en évidence la présence de quantités infimes d'un produit. Pour obtenir une évaluation complète d'un risque, toute détection d'une molécule doit donc nécessairement être accompagnée de sa quantité détectée, et être mise en relation avec les normes sanitaires. Finalement, cette étude nous donne une bonne nouvelle : les produits agroalimentaires français sont sains, bons et respectueux de l'environnement.  

Pour vous faire votre avis, n'hésitez pas à lire l'article dans son intégralité ainsi que d'autres écrits d'A&E, mais aussi de Greenpeace et de GF..

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