Vers un régime sec pour les rieslings ?

Pour pouvoir revendiquer le riesling, les vins et grands crus d’Alsace issus de ce cépage devront avoir moins de 4 g/l de sucres résiduels. C’est un projet. Les propositions de textes réglementaires sont soumises à enquête publique, dont l’avis est paru au Journal officiel. Les acteurs du secteur viticole ont deux mois pour s’y opposer.

Le projet réglementaire de cahier des charges d’obliger les rieslings d’Alsace à moins de 4 g/l de sucres résiduels est en cours. Un avis est paru au journal officiel le 22 juillet pour les grands crus d’Alsace et le 1er août pour les autres vins tranquilles d’Alsace, lieux-dits compris.

En l’état des textes modifiés, tous les vins d’Alsace issus du cépage riesling seraient donc soumis au même régime sec.

Mais, les textes officiels peuvent néanmoins faire l’objet d’une « procédure nationale d’opposition » (PNO), sorte d’enquête publique où « toute personne ayant un intérêt légitime peut émettre une opposition motivée sur les modifications proposées du cahier des charges de l’appellation ».

La lettre est à envoyer par écrit à l’Inao, 12, avenue de la Foire-aux-Vins, BP 81233, 68012 Colmar Cedex. Et le délai pour exprimer sa contestation est de deux mois. Soit une date limite fixée au 22 septembre pour les grands crus et au 1er octobre pour l’appellation alsace cépage.

Le texte proposé limite à 4 g/l, le taux de sucres résiduels des rieslings ou à 9 g/l pour les rieslings plus riches en acidité totale. Au-delà, le cépage ne pourra pas être revendiqué. Les vins de lieu-dit « susceptibles de bénéficier d'une dénomination géographique sous-régionale, communale ou locale » ne seront pas exemptés par cette restriction. De même pour les rieslings grands crus.

"Sauver le soldat riesling"

C’est ce qui a conduit le vigneron Pierre Gassmann, du célèbre domaine Rolly-Gassmann, réputé pour ses vins de lieux à fort taux de sucres résiduels, commercialisés souvent à plus de 10 ans d’âge, de lancer deux lettres publiques : l’une à l’adresse des vignerons, l’autre au grand public. Elles proposent de participer à la PNO.

Intitulées « Il faut sauver le soldat riesling », ces lettres dénoncent « une négation des expressions des terroirs d’Alsace », constatant « à chaque vendange que les lieux sont inégaux en termes de maturité technique lorque la pleine maturité physiologique est atteinte », certains étant très solaires.

Elles dénoncent également « un reniement des us et des coutumes », une décision contre-nature vu le réchauffement climatique et les exigences qualitatives de baisse de rendement, une décision non représentative puisque les vignerons indépendants et le négoce alsacien ont fait savoir leur opposition à ce projet de texte, et enfin une standardisation des vins.

C’est au nom de la visibilité de l’offre que ce projet de texte a vu jour, mais les opposants soutiennent que l’appellation avait déjà clarifié la problématique des sucres résiduels en imposant les mentions de sucrosité européennes : sec, demi-sec, moelleux.

Rendez-vous donc au 22 septembre et au 1er octobre pour les résultats de l’enquête publique.

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