Connu pour son odeur « camphrée, médicinale, herbacée fraîche », le salicylate de méthyle joue également un rôle dans la protection des végétaux : il a été démontré, par exemple, qu’il permet l’acquisition de la résistance du tabac au virus de la mosaïque du tabac et que, libéré dans l’air, il active la résistance chez les plants de tabac voisins.
Plus récemment, l’analyse de ce composé dans 98 vins français (1) a permis de confirmer sa présence, à des teneurs significativement plus élevée dans des vins issus de parcelles attaquées par le mildiou, le black-rot ou l’esca.
Des capteurs dans le feuillage
Dans la ligne de ces avancées, un projet de recherche porté par l’IFV Bordeaux-Aquitaine a débuté cette année, qui vise à identifier et caractériser les composés organiques volatils (COV) émis par la vigne lors d’un traitement avec des stimulateurs de défense de la plante (SDP) et à vérifier s’il existe une corrélation entre cette émission et la résistance induite contre le mildiou.
Si cette corrélation se révélait positive, un appareil portatif pourrait être développé pour mieux évaluer les SDP et piloter leur application au vignoble.
Une première campagne de mesures a été effectuée à trois périodes du cycle de la vigne, trois jours, cinq jours, puis sept jours après traitement avec un SDP. Des capteurs ont été positionnés dans le feuillage et autour de la parcelle de vigne, afin de distinguer ce qui est émis par la vigne du « bruit de fond » ambiant.
Les premiers résultats montrent que des COV ont bel et bien été captés au vignoble. Les travaux vont se poursuivre en essayant d’améliorer la précision de la méthode de captation, car elle n’a pas permis de mettre en évidence de différence entre les modalités pour l’instant.
(1)Thèse de doctorat en œnologie de Xavier Poitou, Université de Bordeaux, 2016.
