L'Agence Fleurie nous propose de découvrir le portrait de Christophe Rebillou, vigneron au Domaine Chibaou, AOC bordeaux et bordeaux supérieur.
Pour Christophe Rebillou, le « vin est une histoire de famille », jeune homme, il s’oriente vers un BTS viticulture et œnologie à Libourne. Mais une fois son diplôme en poche, il choisit de s’envoler pour les États-Unis. Il passe deux ans apprenant le métier en Virginie. De retour en France, il reprend des études optant pour le management et l’expertise comptable à l’université de Bordeaux. En 2005, une opportunité se présente, il s’installe comme vigneron sur 5 ha appartenant à ses parents. Le domaine est baptisé Chibaou, qui signifie cheval en patois gascon. Rapidement, la propriété s’agrandit. En même temps qu’il sort des vignes de la coopérative, le vigneron en plante de nouvelles et se construit un chai.
Pionnier du bio
Il commence à travailler en agriculture bio dès 2009. « À l’époque, ce n’était pas encore la mode, tout était plus compliqué. Conduire 70 ha en bio constitue un vrai challenge », souligne-t-il. Il avoue à l’origine de ce choix une motivation purement égoïste consistant à ne pas s’empoisonner, de même qu’à préserver ses enfants et ses voisins.
À l’époque, ce n’était pas encore la mode, tout était plus compliqué.
Parce qu’il est plus intéressant de « mener le raisin jusqu’au bout », il retire de la cave coopérative les 40 ha de la famille. Il se diversifie en plantant en plus des cépages classiques du Bordelais, du malbec. Ayant travaillé dans les Corbières et aimant les vins solaires, il prend le parti de « pousser les maturités » pour façonner des vins atypiques. Le concept se décline jusque dans le contenant avec le choix de bouteilles bourguignonnes habillées d’étiquettes au design résolument moderne et coloré.
Monocépages, vin doux et bière
Et, dans les années à venir ? Conduit en bio depuis 12 ans, le domaine va progressivement se convertir à la biodynamie. Il doit aussi continuer à se différencier. Parmi les vins de Chibaou, on compte une majorité de monocépages. Une répartition qui reflète l’envie d’offrir une clef d’entrée importante aux consommateurs et de favoriser des propositions ludiques permettant de déguster chaque cépage en retrouvant son identité. En 2021, Chibaou innove à nouveau et se lance dans l’élaboration de cuvées en macération carbonique pour proposer des rouges différents.
Ne pas se mettre de limite, ni craindre de bousculer les codes.
Pour Christophe Rebillou, la diversification pourrait aussi passer par la bière. Cette boisson permet de faire des expérimentations aromatiques en conservant le travail de fermentation « sans avoir à supporter la frustration d’attendre un an, comme avec le vin et son cycle végétatif ». L’homme envisage aussi de mettre à profit les évolutions climatiques pour composer des vins doux naturels, avec l’envie de retrouver des saveurs proches de ce qui se fait à Banyuls et Collioure. Ici encore, Christophe Rebillou n’entend pas changer d’état d’esprit et continuera de « ne pas se mettre de limite, ni craindre de bousculer les codes pour se faire plaisir et faire plaisir aux consommateurs. »
