Il existe en Argentine un insecte nuisible inconnu des vignerons européens ; il s’agit de la fourmi Attini cortadoras. Cette dernière monte sur les pieds et coupe les jeunes feuilles notamment lors du débourrement. C’est un fléau qui est certainement amené à prendre de l’ampleur. Jusqu’à présent, seuls les domaines bio rencontraient des difficultés à contenir l’insecte. Mais d’ici deux ans, il n’y aura plus d’insecticides autorisés en viticulture conventionnelle.
À la bodega Piedra Negra, nous testons le maximum de méthodes pour réduire la nuisibilité de la fourmi : un insecticide bio qui s’attaque au champignon vivant en symbiose avec elle, de la poudre de diatomées qui perfore mécaniquement la chitine des fourmis, du soufre au sol, des anneaux adhésifs posés sur les troncs…
Mais jusqu’à présent, il n’y a pas de résultats satisfaisants.
Alors, avec d’autres bodegas argentines, nous avons financé une étude conjointe afin de mieux connaître cette fourmi, son cycle biologique et ses préférences alimentaires. La roquette sauvage fait partie de la liste. Nous prévoyons d’en semer pour valider cette hypothèse et son intérêt. Les modalités d’implantation ne sont pas arrêtées. Faut-il les mettre en bordures pour que les fourmis s’arrêtent et mangent la roquette plutôt que la vigne ? Ou faut-il les mettre dans les rangs, avec le risque que les fourmis non rassasiées montent ensuite à la vigne ?
Article paru dans Viti Leaders de mars 2022
