La demande en rosé a des raisons d’augmenter

La demande en rosé a des raisons d’augmenter. © . MILLO/CIVP
Selon Michel Couderc, responsable études économique au CIVP, la consommation de rosé se développe dans de très nombreux pays avec de petits volumes. La France devrait mettre en avant la diversité de ses rosés, leur typicité et leurs terroirs. Il estime que, demain, la Provence pourrait être au rosé ce que la Champagne est aux effervescents

>>> La demande mondiale en rosé va-t-elle continuer de croître ?

Michel Couderc : Estimer la consommation mondiale de rosé en prospective fait partie de nos objectifs, mais nous savons déjà que cette demande a des raisons d’augmenter. Cette consommation se développe dans de très nombreux pays avec de petits volumes, et est souvent portée par les jeunes et les femmes.

En Espagne et en Italie, le rosé reste peu plébiscité, mais pourrait le devenir comme en France. Certains signaux faibles le laissent supposer, comme l’intérêt grandissant des producteurs pour ce produit, avec une concurrence parfois complexe comme le spritz, un prosecco rose coloré et aromatisé, qui s’est déjà fait une belle place en Italie. La Chine aussi, encore très attachée au vin rouge, pourrait se tourner vers le rosé et alors la demande pourrait croître fortement !

>>> Quel type de rosé doit produire la France pour répondre au marché ?

M. C. : Une diversité et mettre en avant les typicités et terroirs. La moitié des rosés consommés dans le monde sont secs, avec des taux de sucre inférieurs à 4 g/l. Ceux avec plus de 20 g/l représentent moins de 10 % des volumes, dont plus de la moitié produits aux USA. Ils y sont d’ailleurs en recul, surtout le blush, au profit des rosés secs clairs et de qualité, importés, notamment de Provence.

Le marché mondial des rosés se segmente et se structure. Les marchés de gros volumes et bas prix est disputé ces dernières années avec l’Espagne, l’Italie, ou l’Afrique du Sud. Un marché international de matière première à 30 euros/hl n’est rémunérateur qu’avec les rendements très élevés – jusqu’à 200 hl/ha en moyenne en Afrique du Sud – ou si les coûts de production sont faibles comme en Espagne.

>>> Quelle place souhaite occuper la Provence sur ce marché mondial du rosé ?

M. C. : La Provence représente 6 % des rosés mondiaux, avec des exportations valorisées qui progressent sur de nombreux marchés, et plus vite sur les plus valorisés, notamment les USA. À titre de comparaison, les effervescents font 10 % des vins du monde, avec la Champagne qui représente 10 % des effervescents. Demain, la Provence pourrait être au rosé ce que la Champagne est aux effervescents ! Notre qualité, typicité et image commencent à être reconnues mondialement. La Provence joue le rôle de locomotive des rosés français, notamment à l’export !

Michel Couderc, responsable études économique au CIVP. © CIVP
Michel Couderc, responsable études économique au CIVP.
Crédit photo : © CIVP


>>> Article paru dans Viti 413 de février 2016

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