Une majorité de vins contrefaits en Chine

Dans un rapport intitulé "Contrefaçon des vins & spiritueux. Moyens de lutte appropriés", établi par le groupe de travail Vins & Spiritueux du Comité national des conseillers du commerce extérieur de la France (CNCCEF), on apprend qu'en Chine, il y aurait "bien plus de vins français contrefaits que de vins non-contrefaits et que la situation ne cesserait d'empirer".

"L’enjeu est donc vital pour la profession, comme pour l’avenir des exportations de Vins & Spiritueux qui forment la deuxième contribution à la balance des exportations de notre pays", peut-on lire.
 
Cinq conseillers du commerce extérieur de la France ont rédigé ce rapport suite à un travail de deux ans. "Leur noms n'est toutefois pas cité état donné la sensibilité du sujet traité", est-il précisé au début du rapport. Toutefois, le CNCCEF estime devoir diffuser cette étude malgré les oppositions qui sont venues d’une grande interprofession viticole (encore une fois non citée) et du Ministère de l’Agriculture.

"Nous ne devons ni ignorer le problème, ni le minorer de façon à ce que des mesures précises et opérationnelles puissent enfin être rapidement mises en place pour endiguer le fléau de la contrefaçon. Les mesures préconisées dans ce rapport pourront utilement être mises en place sur tous les marchés, la Chine n’ayant bien sûr aucun monopole sur la contrefaçon", déclare le CNCCEF.

Les vins de toutes origines sont régulièrement contrefaits

Voici les principaux éléments du rapport:

D'après le CNCCEF, il est important de noter qu’en Chine, la grande majorité des contrefaçons sont principalement le fait des importateurs et distributeurs de vins et spiritueux. Ceux-ci cherchent à diminuer leurs prix d’achat, augmenter la disponibilité des « marques » en volume et à éviter les droits de douanes et autres taxes (pouvant atteindre 48% environ).

Il faut constater une « industrialisation » de la contrefaçon, qui est en général de très haute qualité, ce qui entraîne une très grande difficulté de distinguer le vrai du faux. Il est donc indispensable de mettre en place des moyens d’identification modernes et des analyses chimiques et organoleptiques des bouteilles et de leur contenu. 
 
La contrefaçon trouve essentiellement son origine en Asie. Les volumes de vins contrefaits au départ d’Europe sont faibles en volume, les douanes, les organismes de répression des fraudes et les conséquences judiciaires étant globalement très efficaces.
 
Les vins français sont loin d’être les seuls contrefaits et parmi eux, les grands crus ne représentent qu’une faible partie en volume. Les vins de toutes origines sont régulièrement concernés à l’instar de marques australiennes importantes qui sont particulièrement touchées.

Le gouvernement chinois veut lutter mais manque de moyens

Le gouvernement chinois est favorable à la lutte et prêt à collaborer pour les principales raisons suivantes :

  • Santé publique (certains produits contrefaits peuvent être très nocifs; parfois sans raisins mais avec de l'eau, des colorants, des alcools dangereux et des tanins chimiques…
  • Perception des droits de douanes utiles au budget de l’Etat. Une augmentation des droits de douanes (affaire des panneaux solaires) ne ferait qu’augmenter la contrefaçon.
  • Contrefaçons de marques chinoises (toutes catégories confondues) désormais maintenant produites en Chine et en provenance de pays voisins.

Mais le gouvernement chinois manque de moyens pour une lutte efficace. Il a donc besoin de formation et d’expertise (et en réclame) pour authentifier le produit véritable. Il souhaite un appui technique de la France (premier exportateur de vins en Chine) et est prêt à en financer le coût..

Il y a beaucoup de technologies sur le marché pour lutter contre la contrefaçon. De nouvelles technologies voient le jour chaque année. Leur efficacité et limitée par plusieurs facteurs dont leur faible diffusion.

Plusieurs moyens de lutte sont envisageables

On constate qu’il n’y a quasiment pas de collaboration entre marques sur les aspects technologiques. Il est nécessaire de les inciter à agir conjointement ou à défaut les y amener. Une mise en commun de moyens sur un périmètre technologique minimum permettrait une plus grande diffusion et une plus grande robustesse des moyens de lutte, sans oublier les outils que les marques veulent mettre en œuvre elles-mêmes.

Il est nécessaire d’engager une formation des différents acteurs gouvernementaux chinois assurée en coordination par des représentants de l’Administration française avec des organismes et des syndicats professionnels. Une délégation de services publics (DSP) est envisageable.
 
Pour finir et frapper le processus au cœur, il serait utile d’engager une action de lobbying envers le gouvernement chinois avec pour but de l’amener à pénaliser pour recel les distributeurs chinois qui sont les principaux contrefacteurs, ce qui est très loin d’être le cas actuellement. Une action parallèle pour tenter d’uniformiser les droits de douanes en faisant abstraction de la provenance géographique des produits est également souhaitable. Il existe en effet actuellement une trop grande disparité encourageant le contrefaçon. 

Consultez le rapport complet via ce lien.
 
 

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