On peut être bio et utiliser les nouvelles technologies, comme le montrera le prochain salon Millésime bio. Les explications de Patrick Guiraud, vigneron bio et président du salon.
Pour un vigneron bio, pourquoi exposer à Millésime bio ?
Parce que c’est un salon mondial, reconnu par tous. Cette année, nous attendons 7 000 visiteurs (13 % de plus qu’en 2019), de France et du monde entier. 40 % des volumes du marché des vins bios sont représentés. Les producteurs qui ont besoin de contacts dans le monde de la bio peuvent rencontrer aussi bien d’autres producteurs, des négociants (qui exposent aussi) et des acheteurs. Notre spécificité est d’être 100 % bio et d’avoir voulu le rester. C’est ce qui fait la qualité des rencontres : ici, les visiteurs viennent pour acheter. Chez certains, Millésime bio représente 20 % du chiffre d’affaires. Preuve de leur satisfaction, 80 % des exposants reviennent chaque année. Mais comme le salon grandit, cela donne de la place aux nouveaux. Nous ouvrons d’ailleurs un hall supplémentaire cette année.
Qu’avez-vous prévu pour faciliter les rencontres ?
Nous avons deux grandes nouveautés : le mobilier et le numérique. Pour le mobilier, fini les tables et les nappes blanches ! Nous avons investi dans des banques en bois de 1 m de haut, fabriquées en France et nettoyables sur place, avec des tabourets. C’est plus professionnel. Mais nous avons gardé le même esprit, car les stands sont toujours les mêmes pour tous.
Nous avons aussi développé une application spécialement conçue pour faire gagner du temps aux visiteurs comme aux exposants. Notre objectif est qu’il se produise 10 % de contacts supplémentaires. Grâce à une plateforme sur internet, chacun aura sa fiche descriptive. Les visiteurs peuvent se pré-enregistrer et indiquer leurs souhaits de rendez-vous. En fonction des réponses des exposants, à partir du 15 janvier, l’algorithme va calculer le meilleur itinéraire pour optimiser les déplacements. Bien sûr, il y aura des possibilités d’ajustements en temps réel, en cas de retard ou pour les visiteurs qui n’ont pas préparé leur déplacement.
Les visiteurs sont géoréférencés. Lorsqu’ils arrivent sur un stand, leur fiche est consultable par les exposants sur une tablette tactile, comme une carte de visite digitale, ce qui permet de gagner du temps. Millesime bio est le seul salon à proposer cette organisation. Nous travaillons chaque année à le rendre plus attractif. Et comme nous sommes un groupe de vignerons, nous ne sommes pas là pour faire de la plus-value. Nous réinvestissons tout dans la communication et l’organisation.
Que pensez-vous de l’arrivée de la HVE ? Est-ce que cela ne risque pas de créer une confusion et de concurrencer les vins bio ?
Pour nous, la HVE est une bonne démarche, qui amène les producteurs à réfléchir à l’entretien du sol sans herbicides et à la biodiversité, tout en laissant le choix du recours aux produits de synthèse. C’est complémentaire à la bio, qui, elle, amène une sécurité alimentaire. Je crois que le consommateur a bien compris la différence entre les deux !
Recueilli par Irène Aubert
