Être bon en environnement et en qualité, c’est possible

De gauche à droite : Frédérique Jourjon (ESA), Nathalie Kerhoas (Bleu Blanc Cœur), Didier Vazel (Terra Vitis), Agnès Hauwuy (RMT Fromage Terroir) et Florence Scarsi (ministère de l'Environnement, de l'Énergie et de la Mer). Photo Qualenvic

Jeudi dernier, le 2 juin, s’est tenu à l’ESA d’Angers le colloque Qualenvic. Démarré en 2013 au Groupe ESA d'Angers et financé par le Casdar, ce projet fait le lien entre la qualité des produits alimentaires et leur performance environnementale, en s’appuyant sur les filières laitière bovine et vitivinicole. Frédérique Jourjon, directrice de la recherche et de la valorisation du Groupe ESA développe :

 

Qualenvic propose une démarche originale pour répondre aux enjeux actuels de la double performance : respect de l’environnement et qualité des produits. Cette démarche est d’autant plus pertinente pour les produits agricoles sous signe de qualité, comme les Label Rouge, les AOP, ou ceux qui mettent en avant la performance environnementale, comme la bio. C’est la première démarche du genre à être proposée aux filières agricoles.

 

Accompagner les producteurs et les conseillers

L’objectif de Qualenvic est de fournir aux conseillers, techniciens, ou agriculteurs, des éléments méthodologiques et références techniques pour les accompagner dans le pilotage des exploitations, les aider à faire évoluer leurs pratiques durables, mais aussi aboutir à des éléments d’analyse sur les perceptions des consommateurs vis-à-vis des messages d’affichage environnemental sur leurs produits.

 

Pour la viticulture, Qualenvic a permis d’expérimenter une méthode d’évaluation qui combine approche environnementale des itinéraires de production et qualité du raisin produit. Sur le plan environnemental, cette démarche s’appuie sur la méthode ACV appliquée pour la première fois à l’échelle des itinéraires techniques viticoles. Sur le volet qualité elle associe des analyses physicochimiques et l’analyse sensorielle des baies de raisin.

 

Atelier interactif sur la filière vin Sandra Beauchet ESA-Ademe. Photo Qualenvic
Atelier interactif sur la filière vin Sandra Beauchet ESA-Ademe. Photo Qualenvic

 

Des notes très diverses

Les parcelles suivies appartenaient aux AOC muscadet, anjou / saumur / touraine. La diversité des itinéraires techniques suivis (y compris leurs conditions climatiques et de sol) amène à une diversité de notes environnementales (note globale, intégrant les notes ressources, air, sol et eau), avec par exemple pour les parcelles de muscadet et de cabernet en 2013 des notes variant de 2,8/10 à 9,1/10 (10 : très bonne performance 0 : performance environnementale nulle).

 

En croisant les notes qualité et environnement, il est possible de visualiser comment les itinéraires techniques étudiés se situent les uns par rapport aux autres, de suivre la progression d’un itinéraire après évolution des pratiques, ou encore d'observer les variations interannuelles. Frédérique Jourjon développe :

 

Être bon en environnement et en qualité, c’est possible ! Même s'il n’y a pas de corrélation entre qualité et environnement, allier qualité des raisins et performance environnementale est toutefois possible comme le démontre l’exemple de la parcelle Ch4 en 2011.

 

 

 

Rédaction de fiches

Pour améliorer les performances des itinéraires techniques, des fiches par pratique à destination des conseillers sont en construction. Une première fiche introductive explique la méthode (fiche 1) suivie de fiches par pratique (fiches 2 et 3). En vallée de la Loire, les premiers résultats font apparaître des leviers d’amélioration des performances des itinéraires techniques viticoles.

 

Pour un impact donné (exemple : travail du sol), il est possible d’obtenir le détail des contributions à l’échelle de la pratique (tonte, griffage, désherbage chimique, buttage, etc.), afin d’identifier les leviers à actionner pour limiter les impacts et construire des scénarios d’amélioration qui pourront ensuite être confrontés aux contraintes des entreprises. L’exemple du palissage, dont l’impact sur l’environnement est fort (de 11 à 27% de la contribution de l’itinéraire technique au changement climatique et jusqu’à 65% de la contribution à l’épuisement des ressources de métaux), permet d’identifier des leviers d’action pour l’environnement (nombre de piquets/ha, métrage de fils/ha, bois traité, non traité ou acier galvanisé, fils acier galvanisé ou polyester, distance de transport de ces fournitures, etc.).

 

Diffuser les résultats

Désormais, l’ambition du collectif du projet Qualenvic est de diffuser largement les résultats pour qu’ils soient utilisés par le plus grand nombre d’acteurs de la filière viticole et de développer la méthode d’évaluation conjointe Contra Qualenvic pour qu’elle soit adaptée au plus grand nombre de conditions pédoclimatiques et de cépages possibles.        

 

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