« Le mal de dos est un vrai handicap », témoigne un vigneron bourguignon

Atteint de forts maux de dos, entraînant des arrêts de travail, Jean-Paul Perrousset a souffert du regard des autres et espère que les mentalités vont changer sur ce handicap. Photo : Domaine de Rosier

Mal reconnu et touchant de nombreux agriculteurs et salariés agricoles, notamment en viticulture, le mal de dos fait souffrir physiquement, mais aussi moralement. Jean-Paul Perrousset, vigneron bourguignon, espère une meilleure reconnaissance de cette maladie par la profession. Accompagné par la MSA, il a pu, pour sa part, bénéficier de différentes solutions.

À 57 ans, Jean-Paul Perrousset, vigneron de la côte châlonnaise sur 45 ha, en EARL avec sa femme et son fils au domaine de Rosier, a une longue expérience du mal de dos. « C’est en 2003 que j’ai eu ma première hernie discale, m’obligeant à un premier arrêt de travail d’un an, suite à la reconnaissance du handicap et le versement d’une rente d’invalidité », se souvient-il. Rééducation, formations sur les troubles musculosquelettiques avec la MSA à partir de sa cave coop de Buxy et aménagements sur la ferme lui permettent de reprendre entièrement son activité.
Mais, dix ans plus tard, en 2013, c’est la rechute. « J’ai un type de maladie dégénérative entraînant de très fortes douleurs dans le dos. Cette fois, l’arrêt de travail a été plus long, et les adaptations ont dû être plus poussées. » Appuyé par Michel Dubois, conseiller en prévention à la MSA de Bourgogne, il sollicite la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH).

Nombreuses adaptations 

Avec l’Agefiph, il réfléchit à son avenir : reconversion ou poursuite du métier de vigneron, en adaptant au mieux toute activité à risque. « Je ne me voyais pas changer de métier ! Alors nous avons adapté des choses et investi. Pour le travail de relevage, très pénible, j’ai mis des écarteurs automatiques Spiréo, pour piquets bois ou fer, afin de ne plus reprendre les fils au sol. Un siège pneumatique a été installé sur mon vieil enjambeur. Une charrette électrique facilite le travail de taille et d’ébourgeonnage, et les sécateurs électriques sont bien plus confortables. J’ai aussi des genouillères épaisses en mousse, attachées à mi-jambe, pour travailler à genoux sans douleur lombaire et me relever plus facilement. »
Si ces équipements sont subventionnés généralement à 30 %, le vigneron reconnaît que la priorité est surtout d’échanger avec les organismes d’appui sur les solutions possibles, que de chercher les économies. « Tous ces équipements me facilitent la vie, mais aussi celle de mes salariés. Il faut améliorer nos conditions de travail pour attirer du monde sur nos métiers, se félicite Jean-Paul Perrousset. Le regard sur le mal de dos est dur à vivre et j’en ai souffert. Comme il ne se voit pas, il n’est pas reconnu, alors que c’est un vrai handicap ! Heureusement, les choses évoluent. Les robots et exosquelettes vont aussi participer à réduire la pénibilité dans les prochaines années », termine-t-il.

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