L’appui central de la MSA face aux handicaps

Pour garder sa salariée reconnue  travailleuse handicapée, Jean-Christophe Baraud souhaite investir dans un siège de taille. Photo : JC Baraud

Pour accompagner les exploitants ou salariés agricoles en situation de handicap, la MSA est présente, en lien avec d’autres institutions. Au-delà des appuis techniques, humains et financiers, des initiatives sont montées en région, notamment pour faire changer les mentalités.

En 2022, la Mutualité sociale agricole (MSA) des Charentes a accompagné 280 actifs agricoles reconnus handicapés : 224 salariés et 56 exploitants. « La viticulture représente le tiers des accompagnements, soit 93 personnes en 2022, et très peu en arboriculture, secteur d’activité peu représenté dans nos deux départements », indique Bruno Farthouat, conseiller en prévention à la MSA des Charentes. Pour lui, ces chiffres reflètent une certaine stabilité, voire une légère augmentation.

« Les structures Cap emploi mènent des actions de plus en plus importantes pour soutenir l’intégration des personnes handicapées vers l’emploi, ce qui assure une meilleure reconnaissance. » Si les personnes en situation de handicap peuvent travailler, Cap emploi sollicite un chargé de mission pour proposer des aménagements matériels et organisationnels visant à compenser le handicap. Cette étude sera réalisée avec le conseiller prévention et le médecin du travail (ou l’infirmier du travail) MSA.

L'Art d'être différent

Les handicaps pris en charge sont majoritairement physiques et souvent liés aux problématiques articulaires (dos, épaules, cervicales), d'après Bruno Farthouat. Les handicaps mentaux sont aussi présents et accompagnés par des structures spécialisées (établissement et service d'aide par le travail, structures médicalisées, instituts médico-éducatifs…). Face à un enjeu de tension sur l’emploi en agriculture, l’intégration des personnes handicapées est un axe fort soutenu par la MSA. « Un groupe de travail a été monté il y a un an pour chercher à diffuser des messages sur un meilleur accompagnement des salariés handicapés dans les exploitations viticoles de Charentes », indique le conseiller.

Intégrant des représentants professionnels de la filière cognac, mais aussi de l’Anefa, la MSA ou Cap emploi, ce groupe de travail nommé « L’Art d’être différent » a œuvré à la réalisation de fiches informatives et de prises de paroles, en particulier sur la semaine du handicap, du lundi 20 au dimanche 26 novembre 2023. Un site Internet a aussi été dédié à la démarche pour proposer des témoignages.

Investir pour garder ses salariés

Sur son domaine de 28 ha de vignes à Montendre (Charente-Maritime), Jean-Christophe Baraud teste un siège de taille pour sa salariée et participe à l’action L’Art d’être différent. « Cette salariée, sur le domaine depuis quelques années et réalisant de nombreux travaux manuels, est reconnue travailleuse handicapée, en lien avec des problèmes articulaires. Pour la garder, je souhaite investir dans un siège de taille. J’ai pu en tester un, suite à une journée avec Cap Métier et la MSA. J’ai alors sollicité l’aide de l’Agefiph et de Cap emploi pour investir, avec une subvention espérée de 30 à 40 % sur les 7 000 euros. »

Sur son domaine de 28 ha de vignes à Montendre (Charente-Maritime), Jean-Christophe Baraud teste un siège de taille pour sa salariée et participe à l’action L’Art d’être différent. Photo : JC Baraud

Afin de faciliter le travail de taille, le vigneron s’est déjà équipé de sécateurs électriques avec des batteries moins lourdes, de gants de taille performants et de vêtements chauffants. « J’ai aussi relevé le palissage à 80-90 cm pour le premier fil, afin de moins se pencher sur les renouvellements de plantation. Toutes ces astuces et investissements doivent aider à rendre nos métiers plus attractifs, y compris accueillir des salariés porteurs de handicaps », poursuit-il.

Le vigneron et sa salariée ont pu tester un siège de taille lors d'une journée avec Cap Métier et la MSA. Photo : JC Baraud

Changer les a priori

Pour Jean-Christophe Baraud, également responsable de la commission emploi du Bureau national interprofessionnel du cognac depuis trois ans, il est temps que le regard change sur le handicap. « Beaucoup de collègues ou de salariés sont porteurs de handicaps, physiques ou mentaux, et cela ne doit pas être un tabou. Pour maintenir l’emploi dans nos exploitations, avec une main-d’œuvre vieillissante, il est urgent de communiquer davantage sur les solutions, les formations et les financements possibles pour faciliter nos activités, notamment manuelles. Certains a priori ont la peau dure, comme devoir garder des conditions de travail rudes pour les jeunes générations, car les anciennes les ont ainsi vécues ! Pourtant, s’équiper de vêtements chauffants et de sièges de taille, ce n’est pas du luxe et cela peut attirer de nouveaux salariés, il faut évoluer avec son temps ! insiste celui dont le père a accueilli pendant plus de trente ans sur l’exploitation familiale plusieurs salariés handicapés. Aussi, le fait d’être impliqué dans une organisation professionnelle vous aide à connaître les différents dispositifs existants. L’appui du compte personnel de formation donne droit à des formations sur ces enjeux, avec Ocapiat, mais cela n’est pas encore assez mis en avant. À nous de communiquer encore davantage pour que chacun ait connaissance de ses droits ! »

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