Les 6 exploitations formant le collectif des Enherbeurs dans l'Hérault ont été labellisées GIEE en septembre 2015 par le ministère de l'Agriculture. Pendant trois années, les viticulteurs du GIEE vont pouvoir tester des itinéraires techniques innovants avec l’appui d’experts rémunérés par l’État (Inra, SudVinBio...).
Cédric Guy, l’un des vignerons du GIEE détaille le projet:
Nous avons choisi de travailler sur l’enherbement des vignes en milieu méditerranéen avec pour objectif d’améliorer les propriétés de nos sols. La finalité de cette démarche est de produire du meilleur vin, sur le plus de parcelles possibles afin de mieux valoriser notre production totale.C’est un sujet sur lequel nous estimions qu’il manquait de références précises et pratiques. Le ministère a accepté notre projet.Plusieurs itinéraires sont testés, essentiellement sur de l’enherbement semé temporaire ou permanent. Par le passé, avant la création du GIEE, nous avions mis en place des couverts spontanés. Les résultats étaient intéressants les premières années puis ensuite les graminées prennent le dessus. Le taux de matières organiques stagne et le sol est de moins en moins aéré.Nous nous rapprochons des céréaliers travaillant en TCS qui ont bien plus de recul que les viticulteurs sur les couverts. Sur le terrain, l’un des axes de recherche porte sur la succession de couverts avec implantation en semis direct.
Les 6 vignerons du GIEE ont monté une Cuma pour acheter en commun un semoir pour semis direct. Ils ont bénéficié d’aides pour financer l’achat du semoir Guilbart modèle T Drill d'une valeur de près de 11 000 €.
Ici le semoir est équipé de 6 descentes montées sur des socs spiro terminés par des dents. Ce montage est adapté à des semis sur couverts vivants (non paillé).
Pour le semis dans un mulch, les vignerons conseillent d’utiliser des socs en patte d’oie qui vont créer "des poches aérées" sous le couvert, favorables au développement des plantules.
Les semoirs directs, en revanche et quelle soit leur configuration, sont peu adaptés au semis sur des sols labourés.
Afin de coucher le couvert semé de féveroles et ainsi freiner la vigueur des plantes, les vignerons du GIEE les Enherbeurs utilisent des rouleaux.
Deux modèles étaient présentés lors de la journée du 15 avril 2016 à Laurens dans l’Hérault : un rouleau Clemens (rouge) et un rouleau CultiBio (bleu).
Le coût est d’environ 4 000/5 000 euros.
Le roulage s’effectue à une vitesse de 5-6 km/h.
L’utilisation du rouleau est plus difficile sur des sols trop caillouteux selon l'espacement des crénaux.
En optant pour un itinéraire avec un couvert permanent, les vignerons ne peuvent plus épandre du fumier ou de compost solide. Le GIEE teste donc le compost liquide pour compléter les apports de matières fertilisantes provenant des engrais verts.
Pour réaliser le compost liquide, ils utilisent un système Aeroflot. Coût de l’installation 1 000 euros. La dose à apporter pour 4 ha coûte 45 euros.
Le compost liquide est prêt en 24 heures, pulvérisé avec une désherbeuse traditionnelle.
Cette journée d'information était organisée par: le CIVAM Bio de l’Hérault, en partenariat avec le GIEE Les Enherbeurs, l’ODG Faugères, le Syndicat Mixte des Vallées de l'Orb et du Libron, la Chambre d'Agriculture de l’Hérault, Sudvinbio, les Ets Touchat, dans le cadre du programme régional de Sud et Bio.
