Le cri d'alarme des bio pour l'heure sans réponse

Vignoble, vin, Bordeaux, château, œnologie, chai, cave

Le vin bio et les déconversions des vignobles sont au cœur de la la lettre ouverte du SVBA.

Crédit photo Jacques PALUT - stock.adobe.com
Le 26 février, le Syndicat des vignerons bio d’Aquitaine (SVBA) publiait une lettre ouverte, pour dénoncer "la spéculation à la baisse sur les vins biologiques". Sa cible: les acheteurs pratiquant des prix inférieurs aux coûts de production des vignerons, mais aussi les consommateurs qui doivent comprendre qu’en "achetant un vin biologique, ils n’achètent pas que du vin". Avec le contexte de petites vendanges ces trois dernières années, le risque de déconversion pèserait sur certains producteurs bio d’Aquitaine complétait la lettre.

Après l’AG du SVAB tenue lundi dernier et celle de l’Union des Maisons de Bordeaux d’hier, il est temps de faire un point auprès des parties prenantes de l’affaire:

Qu’attendiez-vous en envoyant cette lettre ouverte ?

>>> Patrick Boudon, président du SVBA : Par cette lettre, nous voulions soulever trois points. Mobiliser les vignerons, pour éviter les couacs sur les prix de vente, où   des gens en difficultés et dans le besoin vendent à des niveaux parfois en dessous du coût de production.

Alerter les consommateurs sur leur acte d’achat, pour les responsabiliser et conseiller d’acheter en direct. Et enfin, demander au négoce d’être raisonnable, car à force de tirer les prix vers le bas, la production risque de s’éteindre, face aux difficultés économiques à répétition.

Et quels retours avez-vous eu?

>>> P. B. : Pour l’instant, notre message a été bien repris dans la presse, mais nous n’avons pas eu de retour des acheteurs. Lors de notre AG de lundi, l’ensemble des vignerons sont solidaires de cette lettre, et atterrés par ce qui est se passe.

Le pire serait d’obtenir un enlisement de la situation. Si la récolte 2015 n’est pas à la hauteur, il y aura de graves conséquences, avec pour certains producteurs bio, des déconversions forcées…

La lettre du SVBA a-t-elle été abordée lors de l’AG de l’UMB d'hier ?

>>> Allan Sichel, président de l’Union des Maisons de Bordeaux : S’il n’y a pas eu de débat autour de cette lettre, nous avons effectivement évoqué le sujet. Elle traduit une certaine méconnaissance de la place de bordeaux, avec une stigmatisation de ses acteurs négociants et courtiers.

Aucun accord n’est possible entre acheteurs pour tirer les prix vers le bas. Les niveaux reflètent simplement l’équilibre entre l’offre et la demande. Si les prix sont trop bas, c’est que la demande est insuffisante. L’objectif est de travailler ensemble, entre vignerons, courtiers et négociants, pour développer la puissance commerciale, sans s’accuser mutuellement.

Quelle suite voyez-vous aux événements, et que répondez-vous aux risques de déconversion évoqués dans la lettre?

>>> A. S.: Nous nous tenons à la disposition des vignerons, pour échanger sur le sujet. Pour avancer, il ne suffit pas de se répondre par articles de presse interposés. Nous pouvons discuter sur les problèmes, et expliquer la réalité du marché actuel. Depuis trois ans, certains négociants ont aussi de grosses difficultés.

Nous ne pouvons pas acheter du vin par solidarité, simplement pour dépanner les vignerons. Il faut miser sur de vraies activités commerciales.

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