Nodu versus HRI-1 : à chaque indicateur ses défenseurs

Tractor sprayer nozzle close-up

Une consultation a été lancée par Christophe Béchu pour déterminer quel indicateur retenir pour mesurer l'usage des pesticides à risque.

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Entre les défenseurs du Nodu et ceux du HRI-1, le torchon brûle. Les indicateurs de mesure d’emploi de produits phytosanitaires sont au cœur d'une bataille. Retour sur les arguments des uns et des autres, pour espérer avoir une image fidèle de l’emploi de phyto en France, et mieux suivre leur réduction « normalement » programmée.

Le 12 février dernier, les ONG ont quitté la table lors d’échanges au ministère de l'Agriculture, autour de la disparition possible du Nodu (nombre de doses unités). Le principal indicateur de l'usage des produits phytosanitaires en France pourrait laisser sa place au HRI-1 (ou Harmonised Risk Indicator for Pesticides), un indicateur déjà utilisé au niveau de l’Europe. Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, a annoncé en début de semaine le lancement d'une consultation pour déterminer quel indicateur retenir pour mesurer l'usage des pesticides à risque.

« Depuis le lancement d’Écophyto, un grand nombre d'acteurs, dont le syndicat majoritaire, veulent la peau du Nodu », dénonce Laurence Guichard, ingénieure agronome, ex-ingénieure de recherche de l'Inrae sur le déploiement d’Écophyto, qui ajoute : « On voit ainsi revenir des indicateurs basés sur les QSA (quantités de substances actives) vendues en France, ce qui cache plusieurs problèmes. Le premier : des produits vendus de plus en plus concentrés, donc utilisés à des doses plus faibles pour la même efficacité. Le deuxième : l’absence de prise en compte d’effets cocktails entre matières actives, y compris à très faibles doses. Enfin, la question des métabolites n’est pas posée. Notre environnement est ainsi de plus en plus contaminé, et avoir une approche sur la réduction d'usage des produits les plus dangereux est donc largement insuffisant et irresponsable ! »

Emploi de phyto dits « moins toxiques »

Marie-Hélène Jeuffroy, directrice de recherche à l’UMR Agronomie de l’Inrae, est très critique sur l’emploi de HRI1 : « Cet indicateur qui prend en compte le caractère toxique des substances va permettre de continuer l’emploi de phyto, sous prétexte qu’ils seraient moins toxiques. Pourtant, l’objectif central est de chercher des alternatives, car tout produit phyto est toxique. »

De l’autre côté, Phytéis (organisation professionnelle des fabricants de produits de protection des plantes), mais aussi la FNSEA et le ministre de l'Agriculture. Marc Fesneau, estiment que le HRI-1 serait une bonne alternative au Nodu français.

« Les indicateurs, quels qu'ils soient, ne sont jamais parfaits, mais il n'en reste pas moins que le plan Écophyto français, qui vise à réduire de 50 % l'usage des pesticides en France d'ici 2030, ne peut pas s'appuyer uniquement sur le Nodu, indicateur de quantité seulement. Il faut aussi tenir compte de la toxicité relative des produits », déclare Ronan Vigouroux, responsable environnement pour Phyteis, pour qui l'indicateur européen permet une harmonisation de l'observation des pratiques au niveau européen et donc des comparaisons par pays.


>>> À lire :

1. Phyto : pourquoi ils défendent l’indicateur Nodu

2. Phyto : pourquoi ils défendent l'indicateur HRI1

3. Comment pourrait se dessiner Écophyto après la pause ?

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