L’Institut de l’élevage s’est intéressé à la croissance des cheptels bovins bio : entre 2010 et 2018 le cheptel bio allaitant est passé de 58 000 vaches allaitantes à 163 000, et le cheptel laitier bio a été multiplié par trois, passant de 65 000 vaches laitières à 196 000.
Quel devenir pour les veaux bio ?
« Une bonne partie des veaux nés dans un cheptel bio part vers les circuits conventionnels », observe Eva Grohens, de l’Institut de l’élevage.
« 142 000 bovins maigres ont quitté les cheptels bio français en 2018, soit davantage que la production totale abattue la même année (129 000 têtes) », ajoute Eva Groshens.
Des carcasses plus légères en bio
L’étude a, par ailleurs, permis de mettre en évidence différentes tendances :- les croisements de race sont beaucoup plus fréquents en bio, et en particulier les croisements laitiers sont en forte progression entre 2010 et 2018 (+ 14 points) ;
- les réformes bio sont plus légères. « Les poids sont en retrait de 20 à 40 kg par rapport aux carcasses conventionnelles », indique Eva Groshens. La conformation et l’engraissement restent en retrait par rapport à la production conventionnelle ;
- les veaux bio sont abattus plus âgés avec un poids globalement comparable au conventionnel. Une proportion élevée de veaux P1 et O1, « qui sont susceptibles de poser des problèmes de valorisation », pointe Eva Groshens.
S’adapter aux potentialités fourragères
L’étude met en avant les besoins en travaux de recherche et développement en viande bovine bio.« Il y a notamment besoin de travailler sur la finition, appuie Catherine Experton, responsable de la commission élevage à l’Itab. Nous avons besoin de références techniques sur la finition des animaux à base d’herbe. Les fourrages grossiers doivent être un élément important de la ration. Les concentrés peuvent être chers en bio. Il faut travailler sur l’autonomie fourragère. »
« L’enjeu est de développer la production de mâles finis très jeunes (rosés ou bouvillons), avec des tests d’acceptabilité sur le segment de la restauration collective », indique Catherine Experton.
Les expérimentations sont menées en partenariat avec la Ferme expérimentale de Thorigné-d’Anjou, la ferme de l’Eplefpa de Tulles-Naves, la ferme expérimentale des Bordes et l’Inrae, dans des contextes fourragers diversifiés.