Cette année encore, la grêle n'a pas oublié de frapper le vignoble provencal. On est loin cependant de la situation 2012, où près de 6000 hectares avaient été ravagés dans le Var. Et même si l'hiver a été "particulièrement long, froid et et arrosé" selon les mots choisis par le CIVP, c'est confiante que l'interprofession annonce, avec du retard, les premiers coups de sécateurs dans le vignoble.
L'état sanitaire des raisins est jugé bon. La-bàs on remercie encore une fois ce bon vieux mistral! La qualité est au rendez-vous d'après Gilles Masson, le directeur du Centre de recherche et d'expérimentation sur le rosé:
La maturation du raisin, se déroule avec une contrainte hydrique modérée et sans excès de chaleur. Elle est donc lente et harmonieuse, ce qui devrait favoriser une belle richesse aromatique et un bel équilibre sur la fraîcheur.
L'interprofession, par le truchement de son président, Jean-Jacques Bréban, ne tarit pas non plus d'éloges sur la quantité:
Après une récolte 2012 faible [...], la quantité de raisin récoltée cette année devrait se situer dans la moyenne des dernières années, afin de pouvoir alimenter les marchés normalement.
On respire en Provence. La région, première région de France productrice de rosé AOC, qui assure 40% de la production nationale, ne devrait pas être en peine pour satisfaire les consommateurs.
En 2014, la disponibilité de rosé devrait être moins tendue que cette année. Mais qu'en sera-t-il des stocks? L'interprofession émet l'hypothèse qu'ils seront "faibles voire très faibles" pour l'AOC coteaux-varois-en-provence.
Cette situation n'empêche pas l'interprofession de communiquer encore cet été sur le rosé. Un plan média de 600 000 euros a été déployé de mai à septembre dans la presse française. Des publicités ont été diffusées dans la presse écrite nationale, à la radio, sur des affichages extérieurs en région Paca, à Paris mais aussi.... à Bordeaux.
La Provence, leader en notoriété sur les vins rosés d'après une enquête du CIVP, craindrait-elle le fameux Bordeaux rosé?
Pour la deuxième année consécutive, le CIVB et son bordeaux rosé inondent les ondes radios. La rengaine "Bordeaux.... mais rosé" fatigue beaucoup de monde mais fonctionne néanmoins très bien. De 2008 à 2011, les ventes de rosés de Bordeaux ont progressé de 36%. En 2012, 14 millions de bouteilles de bordeaux rosé ont été vendues en GMS.
Les chifffres sont bons, mais loin des plus de 130 millions de bouteillles de rosé produites en Provence!
Retenons de cette "guerre" de clochers que son origine est dans nos verres. Cette année encore, le rosé séduit de plus en plus.
Et vous vignerons de Provence et d'ailleurs, comment jugez-vous la récolte à venir?
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