Bouteille : tous les verres se valent-ils ?

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Bouteille : tous les verres se valent-ils ?

Crédit photo janvier - stock.adobe.com
Pour réduire l’impact environnemental du verre, les metteurs en marché de vin peuvent agir par leurs choix. Les bouteilles allégées, l’approvisionnement de proximité et la promotion du tri, générateur de calcin, sont autant de leviers à portée de main.

Sur la plupart des marchés consommateurs, la bouteille en verre est le contenant le plus plébiscité pour conditionner le vin. Des solutions existent pour diminuer l’impact environnemental du matériau roi, recyclé et recyclable à l’infini. Les vignerons clients des verriers ont la possibilité d’agir assez simplement, en privilégiant les bouteilles les moins lourdes possibles.

« Moins de verre, c’est moins de matières premières à extraire et/ou moins de calcin à intégrer, argumente Delphine Pernot, d’Adelphe. À l’échelle collective, l’allégement est d’ailleurs une réalité. Si l’on prend l’exemple du Bordelais, Adelphe a mesuré, sur la période 2012-2016, une baisse du poids moyen des bouteilles déclarées. De 440 grammes, celui-ci est tombé à un peu plus de 400 grammes. »

L'utilisation du verre recyclé

Un autre levier serait de choisir des bouteilles en verre, avec le taux de calcin le plus élevé possible. L’utilisation de cet élément – c’est-à-dire de verre recyclé – limite l’extraction de matières premières, comme le sable, qui est une ressource non renouvelable.

La théorie « plus de calcin » souffre malheureusement de deux limites.

  • Limite n°1 : un problème d'ordre technique

La première est d’ordre technique. Toutes les teintes de verre n’acceptent pas la même proportion de calcin. Plus la teinte est foncée, plus il est possible d’ajouter du calcin au processus de fabrication – jusqu’à 95 %. Cela se complique pour les verres à l’aspect clair, et c’est même impossible pour les verres extra-blancs.

Mais ce qui est vrai aujourd’hui pourrait vraisemblablement évoluer dans les années à venir, si le tri du verre par couleur venait à s’affiner dans les centres de traitement. Alors, en attendant, faut-il bannir de son chai les verres de couleur claire ? Cette interrogation amène à la deuxième limite de la théorie « plus de calcin ».

>>> Lire aussi : comment recycle-t-on le verre ?

  • Limite n°2 : l’offre en calcin insuffisante

Les verriers souhaiteraient avoir plus de calcin, mais, comme le rappelle Héloïse François, directrice marketing Verallia France : « L’intégralité du calcin produit en France est déjà valorisée. Pour gagner en durabilité sur la filière verre, il faudra que le taux de collecte en France continue d’augmenter. Plus de collecte, c’est plus de recyclage, donc autant de matière première recyclée qui pourra être incorporée par les verriers. »

Le verre est le matériau le plus recyclé en France. D’après Adelphe/Citeo, le taux de recyclage est de 85 % en 2018. Pour aller chercher les 15 % restant, Adelphe encourage les vignerons à notamment apposer sur leurs emballages le logo « info tri ».

>>> Lire aussi : l’info-tri point vert, un moyen de communiquer sur le recyclage

Respecter le processus de recyclage

Un autre levier consiste à ne pas nuire au processus de recyclage, c’est-à-dire à tout faire pour que l’intégralité du verre collecté entre dans les fours. « Pour les professionnels du vin, il s’agit de réfléchir à ce qu’ils mettent sur leurs bouteilles en verre, indique Delphine Pernot. Les colles ultra-adhésives utilisées pour éviter le décollement des étiquettes au contact de l’eau des seaux à glace ne permettent pas au verre d’être recyclé. En effet, lors du process de recyclage, l’étiquette restera collée au verre : ils seront donc considérés comme des refus et expulsés de la chaîne de recyclage. » 

C'est la « même chose pour les verres totalement opaques, poursuit-elle. Lors du tri optique, ces verres sont rejetés, car ils ne sont pas identifiés comme du verre. Les sleeves thermoformés, en revanche, ne posent a priori pas de problème au recyclage. Mais le plastique mis à part ne sera jamais recyclé. Il sera enfoui ou incinéré. »

Enfin, les vignerons peuvent réduire l’impact environnemental des bouteilles qu’ils commandent, en jouant sur le poste transport. Le fait de privilégier des articles fabriqués à proximité et de grouper les commandes permet de limiter et de rationaliser l’acheminement.


>>> Article paru dans Viti Leaders d'avril 2019

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