Rouge, blanc, rosé : quel vin pour demain ?

Diversification, mise en valeur des atouts régionaux : autant de pistes évoquées par les intervenants (de g.à d. Laurent David, Marcel Guigal, Xavier Vignon, Gilles de Revel, Frédéric Brochet, Eric Chantelot).

Si la consommation française de vin diminue, c’est surtout le vin rouge qui en fait les frais. Comment s’adapter à cette évolution ? Tel était le thème de l’échange initié par l’Académie Amorim, le 30 novembre à Ampuis (Rhône).

Les chiffres de l’OIV le montrent bien : l’offre et la demande mondiales de vin rouge ont considérablement diminué au cours des vingt dernières années, depuis un pic de production en 2004. En parallèle, la demande et l’offre de vin blanc ont augmenté, surtout grâce au succès des vins effervescents. Le vin rosé a également progressé, bien que son marché soit concentré sur un petit nombre de pays.

Dans ce contexte, quelles orientations donner à son entreprise ou à sa région pour le futur ? Le blanc est-il le salut ? « Le « tout rouge » est dangereux, la diversité est un atout », résume Gilles de Revel, œnologue et professeur des universités à Bordeaux, qui voit de nombreuses possibilités dans sa région. Un champ des possibles dont s’est emparé Laurent David (Château Edmus à Saint-Emilion) qui vient de mettre en marché un vin rosé « d’une belle couleur magenta », classé en vin de France. « Ce n’est pas écrit sur l’étiquette, mais nous ne nous interdisons pas d’expliquer que les raisins viennent de Saint-Emilion ». Le néo-vigneron va prochainement lancer une eau-de-vie, un whisky en collaboration avec des Irlandais, un Edmus sans alcool. Et avec l’alcool retiré de ce vin, un gin.

Rosé avec structure

Œnologue et vigneron installé dans les dentelles de Montmirail, Xavier Vignon produit notamment du blanc de noir à base de grenache et mourvèdre. Il voit évoluer les rouges actuellement, avec un retour des vins plus légers. « Nous sommes en train de créer une gamme de rosés colorés, avec structure », explique-t-il. « Le rosé peut vieillir », renchérit Marcel Guigal, qui possède pour sa part un tavel de 1943 et dont les parcelles pour ses grands vins rouges contiennent 7 à 11 % de cépages blancs.

« En vallée du Rhône, le rosé est produit plutôt par opportunisme, alors que c’est un produit qui doit être pensé dès la parcelle et qui nécessiterait une professionnalisation », estime Eric Chantelot, de l’IFV Rhône-Méditerranée. « Le clairet peut faire partie des rosés de Bordeaux et nous avons une histoire à raconter à son sujet », soutient Gilles de Revel, regrettant que cette occasion de développer une identité forte autour de ce « rosé foncé » n’ait pas encore été saisie.

Cépages tardifs

Et pourquoi ne pas produire des effervescents ? « C’est une réflexion en cours en vallée du Rhône », indique Eric Chantelot. La région possède en effet des cépages tardifs, tels que la clairette ou le bourboulenc. Plantés dans des terroirs en altitude ou plus frais, il seraient aptes à produire des vins de base, pour un vin effervescent d’assemblage, avec une identité vallée du Rhône.

La rencontre a été l'occasion pour Jean-Marie Aurand et Antonio Amorim de remettre le prix 2023 de l’Académie Amorim à Antonin Douillet, pour sa thèse sur un indicateur de détection du mildiou.

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