La filière ne reste pas inactive face à la gestion des plastiques qu’elle emploie tout au long de la production et de la fabrication du vin. Quelques exemples de substitution et de recyclage.
La filière vigne-vin a la chance de ne pas utiliser beaucoup de plastique, contrairement à d’autres secteurs. Néanmoins, ce matériau, qui prouve quotidiennement son efficacité, s’utilise tout au long de la chaîne de production : des manchons pour les jeunes plants à la cuve du pulvérisateur, en passant par les tuyaux de gouttes à gouttes, les bidons de protections des cultures et d’œnologie… La filière n’est cependant pas restée les bras croisés. Elle agit concrètement pour réduire le plastique à la source ou faciliter son recyclage. Adelphe, société de services pour les entreprises concernées par le recyclage des emballages destinés aux consommateurs et experte dans la filière vins et spiritueux, s’engage sur le plan de la recherche et du développement. « Par exemple, nous animons un groupe de travail avec des producteurs de vins, des fabricants de l’emballage, des recycleurs et des enseignes de la grande distribution, souligne Delphine Perrot, responsable service éco-conception chez Adelphe, pour améliorer la recyclabilité des Bag-in-Box®. Produits composites, ils sont a priori plus difficiles à recycler. Les premières conclusions montrent que la poche plastique pourrait être recyclable, à condition qu’elle soit composée du matériau PE associé à celui de l’EVOH (éthylène-alcool vinylique) et non pas d’un mixte de plastique comme le PE ou le PET incluant une pulvérisation d’aluminium. »
Vers un recyclage des Bag-in-Box®
En 2020, Adelphe et le Cotrep (Comité technique pour le recyclage des emballages en plastique) vont tester sur une ligne pilote le recyclage des Bag-in-Box®. Dans le cadre de l’amélioration de l’impact environnemental des emballages du vin, Adelphe travaille aussi avec des acteurs de la filière sur les alternatives aux capsules de bouteilles en PVC. Ces dernières ne peuvent être ni recyclées ni valorisées énergiquement. Le projet consiste à trouver le matériel en plastique recyclable, améliorant l’impact environnemental et adapté aux conditions de stockage des vins. L’expérience d’autres filières amène aussi des évolutions. Le test de recyclage des gaines souples (moins de 500 microns d’épaisseur) d’irrigation devrait profiter dans les prochaines années à la viticulture qui emploie des gaines plus rigides.
Des manchons 100 % biodégradables
Et des sociétés privées comme Sodisac proposent des alternatives au plastique. « Nous commercialisons des manchons biodégradables pour les jeunes plants avec une garantie de plus de deux ans, affirme Nicolas Bedu, directeur du site Sodisac de Thoré-la-Rochette (41). Nous faisons économiser aux viticulteurs 5 000 manchons/ha, soit 400 kg de plastiques/ha. »
Depuis les premiers manchons fabriqués et brevetés il y a cinq ans, l’entreprise a amélioré le produit afin de répondre aux besoins des producteurs. Il en existe aujourd’hui toute une gamme, de grammages et de hauteurs différentes, perforés ou pas, avec ou sans encoche prévue pour l’accrocher au tuteur.
« Avec des tuteurs en bambou, précise Nicolas Bedu, tout le système est biodégradable et il suffit d’un broyage pour les éliminer. » Ces manchons kraft naturel, certifiés Kalisac® pour leurs caractéristiques mécaniques élevées et traités spécifiquement pour résister à l’humidité, sont fabriqués à partir de fibres vierges des pins des Landes de Gascogne. Selon l’option, les prix varient de 21 à 38 centimes d’euros le manchon. Une nouvelle série devrait sortir en 2020 avec un gramme élevé (352 g) pour un rapport qualité-prix optimum.
Article paru dans Viti 448 de janvier 2020
