Le mode d’action de l’amétoctradine d’Enervin a été élucidé, a expliqué Arnaud Cousin, phytopathologiste de BASF France –Agro lors d’une conférence de presse organisée ce matin par la firme. Il s’agit d’un QoSI (pour Quinone outside, Stigmatellin binding type, Inhibitor), soit un nouveau mode d’action pour lutter contre le mildiou, portant désormais à 10 le nombre de modes d’actions disponibles pour lutter contre ce pathogène viticole.
L’amétoctradine inhibe de façon spécifique le complexe III mitochondrial, mais ne partage pas le même site d’action que celui des QoI/strobilurines (pas de résistances croisées). C’est à ce jour la seule matière active présente sur le marché possédant ce mode d’action, d’où son classement unique dans le groupe C8 du FRAC.
L’élucidation du mode d’action de l’amétoctradine conduit Basf à faire évoluer son approche QoSI pour 2015, avec des recommandations qui lui sont désormais propres.
Sur mildiou, l’amétoctradine est recommandée en association avec un partenaire ayant une efficacité intrinsèque suffisante, sur deux applications maximum par saison, en préventif et en alternance, détaille Béatrice Bacher, responsable marketing fongicide vigne Basf.
Selon elle, il est intéressant de poursuivre les recommandations de QoIs, dont la fréquence de résistance observée en monitoring se stabilise (50% de résistance) sur une application maximum par saison, en association et en préventif. Même constat pour les CAAs dont la fréquence de résistance se stabilise depuis ces 5 dernières années, avec deux applications maximum recommandées par saison, en préventif et alternance, et non en dernière application du programme (risque d’augmenter les résistances).
L’objectif est de continuer d’employer des molécules qui apportent toujours une efficacité sur mildiou, pour ne pas remettre la pression sur un seul mode d’action, ce qui pourrait favoriser très fortement les phénomènes de résistance.
Pour les QoSi, aucune résistance spécifique n’a été identifiée à ce jour, même si des souches moins sensibles, avec une résistance non spécifique, sont observées chaque année à des fréquences très faibles (moins de 1%), complète Arnaud Cousin.
