Les volumes de vins et spiritueux français exportés en 2023 sont au plus bas

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Le bilan export des vins et spiritueux français pour 2023 révèle une performance mitigée.

Crédit photo Maksim Shebeko - stock.adobe.com
Le bilan export des vins et spiritueux français pour 2023 révèle une performance mitigée. Avec 16,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires, la filière enregistre son deuxième meilleur résultat historique, mais marque un recul de 5,9% par rapport à 2022. Le cognac, habituel moteur, fléchit, notamment aux États-Unis. Le commerce des vins est en baisse, même sur des régions habituellement dynamiques. Les niveaux d'expéditions sont historiquement bas.

Comme tous les ans, courant février, sonne l’heure du bilan export des vins et spiritueux français. Avec 16,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires, l’année 2023 est la deuxième meilleure performance historique de la filière.

Relativement à la campagne précédente de 2022, année record pour les exportateurs français, la valeur des expéditions est en recul de 5,9 %.

Sans le dynamisme des États-Unis, le cognac s'essouffle 

Une part significative de ce retrait est à mettre au crédit des spiritueux et de leur locomotive : le cognac. Après une longue période de croissance, l’eau-de-vie charentaise est stoppée dans sa lancée. Le chiffre d’affaires généré par les ventes de cognac à l’export chute de 12,1 %. En cause principale, le repli du premier marché pour le cognac à savoir les États-Unis.

Cette baisse de la valeur s’accompagne d’une baisse encore plus conséquente du volume d’expédition de cognac : - 21,1 % par rapport à 2022.
En 2023, au final, un peu moins de 14 millions de caisses de cognac auront été exportées pour une valeur de 3,3 milliards d’euros.

Pour l’ensemble de la catégorie « spiritueux », 2023 est la plus mauvaise année en matière de volume d’expédition depuis 2009.

Des niveaux d'expéditions au plus bas pour les vins aussi

Concernant le segment des vins, la valeur des expéditions se rétracte de 3 %, les volumes de - 9,4 %. Avec 122 millions de caisses envoyées à l’export, là encore, 2023 se révèle être la plus mauvaise année jamais enregistrée depuis 2009. Jamais si peu de vins français ont été exportés en 15 ans.

Les ventes de vins, tranquilles et effervescents, sont au plus bas depuis 2009. En 2023, 112,6 millions de caisses de vins ont été expédiées à l'étranger. 
Crédit photo : FEVS

Les vins tranquilles et vins effervescents connaissent une baisse de la demande internationale similaire : - 11,2 % pour le champagne, - 10,9 % pour les AOC tranquilles, - 7,9 % pour les IGP, - 11,5 % pour les vins sans IG avec mention de cépages. Les VSIG sans mention de cépage, qui représentent un peu plus de 6 % des volumes vendus à l’étranger en 2023, se démarquent avec une baisse de seulement 2 %.

La Provence et la Bourgogne ralentissent

Si l’on rentre dans le détail des ventes par région, plusieurs faits sont notables, à commencer par la situation de la Provence. Après plus de 10 ans de croissance, les résultats du rosé sont en baisse : - 12 % en volume et - 6,8 % en valeur.

En Bourgogne aussi on atterrit, après deux années euphoriques marquées par une remarquable hausse des tarifs.

Les volumes de vins de Bordeaux vendus à l’export continuent de s’éroder. Si l’on remonte quelques années en arrière, les ventes ont reculé de 13 % par rapport à l’année 2019 et de 32 % par rapport à 2015. Au total, en 2023, 1,56 million d’hectolitres de vin de Bordeaux ont été expédiés. C’est le niveau le plus bas en 10 ans.

L'IGP Pays d'Oc est en volume la première IG exportée au travers le monde. 
Crédit photo : FEVS

Les plus gros buveurs de vins français sont Américains 

Le classement des principaux clients pour les vins français reste inchangé en 2023. Les pays qui achètent le plus de vin sont :

  1. États-Unis, 14,4 % des ventes totales
  2. Allemagne, 13,8 %
  3. Royaume-Uni, 11,5 %
  4. Belgique, 10 %
  5. Pays-Bas, 6,2 %

Viennent ensuite le Canada, le Japon, la Chine, la Suisse, la Suède.

Les États-Unis sont le premier pays consommateur de vin français.  Mais une bouteille de vin français exportée sur deux est bue en Europe.
La Chine n’est plus, quant à elle, que le 8e client des vins français en volume. Elle était montée sur la troisième marche du podium en 2015, 

Les grands crus se monnayent à Singapour

Si l’on regarde les expéditions de vin sous le prisme de la valeur, le classement change peu sur les premières lignes :

  1. États-Unis (19% du CA total)
  2. Royaume-Uni (13%)
  3. Allemagne (6,9%)
  4. Japon (5,6%)
  5. Belgique (5,6)

En revanche, Singapour, invisible dans les radars du volume, se positionne en 6e place pour la valeur. Le pays, plateforme de réexpédition pour l’Asie du Sud-Est, est aussi celle des grands crus.
Viennent ensuite : la Suisse, le Canada, la Chine et les Pays-Bas.

La FEVS analyse les résultats 2023

La Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) qui a présenté tous ces chiffres à l’occasion de Wine Paris a par ailleurs donné quelques interprétations sur cette année 2023.

Pour les vins et les spiritueux réunis, « après deux années de très forte croissance, les États-Unis baissent de 22 % par rapport à 2023, retrouvant leur niveau d’exportation de 2019, à 3,6 milliards d’euros. Une pause qui s’explique, d’une part, par la nécessité des importateurs et distributeurs de rationaliser les stocks constitués sur le marché au cours des deux dernières années et, d’autre part, par l’impact de l’inflation sur le revenu disponible des ménages, accentué par la fin des dispositifs d’aide gouvernementale ».

« L’ensemble de ces facteurs conduit à un recul des volumes sous le seuil des 30 millions de caisses (‐ 23 %). Les États‐Unis restent néanmoins le premier client des vins et spiritueux français, représentant 22 % de la valeur et 17 % des volumes de l’ensemble des exportations. »

« Dans un contexte de ralentissement de l’économie locale, les exportations directes vers la Chine fléchissent de 6 % à 1,2 milliard d’euros. On constate néanmoins des tendances opposées selon les catégories de produit. Ainsi, après avoir tiré parti de l’absence de concurrence australienne lors des deux dernières années, les exportations de vins subissent l’impact des hausses de prix et reculent de 20 % à 400 millions d’euros. Un repli en ligne avec la baisse de 21 % des importations chinoises de vin. À l’inverse, tirés par la bonne dynamique du Cognac, les spiritueux bénéficient de la réouverture des lieux de consommation post‐Covid et croissent de 3 % à 790 millions. »

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