Spécial tomates-concombres • « Un prévisionnel stable en tomates et concombres », selon Jean-Pierre La Noë

Jean-Pierre La Noë

« Nous avons demandé aux producteurs du Sud, sur le secteur de Perpignan, de décaler légèrement leur arrivée », indique Jean-Pierre La Noë, président de Tomates et Concombres de France.

Crédit photo AOPn Tomates et Concombres de France
Volumes stables, offre à l’équilibre, défense de l’origine France par la grande distribution, installation de nouveaux producteurs. Globalement, la filière française tomates et concombres se porte bien, même si le virus ToBRFV suscite des interrogations. Le point avec Jean-Pierre La Noë, président de Tomates et Concombres de France, qui annonce céder son mandat en fin d'année.

Un prévisionnel de tomates stable en volumes et une offre de concombres un peu plus étalée sur la saison. Voici le constat pour la campagne 2024 de Jean-Pierre La Noë, président depuis 2022 de l’AOPn Tomates et concombres de France, également producteur de concombre dans le Loiret chez Sopa (15 sociétés, 10 producteurs), qui fournit 70 % des volumes de concombres de Kultive.

« S’il y a peu d’évolutions prévues en volumes de concombres cette année, nous avons demandé aux producteurs du Sud, sur le secteur de Perpignan, de décaler légèrement leur arrivée. Démarrant traditionnellement leurs productions fin mai-début juin, ils ont avancé au fil du temps leurs ventes dès début avril, pour monter ensuite progressivement en puissance. Ces volumes élevés en début de saison sont parfois difficiles à gérer, avec des consommations encore peu soutenues et des promotions peu efficaces. D’où l’importance d’échanger entre nous, pour ajuster la période de l’offre. »

Mais globalement, le marché est à l’équilibre, insiste le producteur, constitué d'une offre en phase avec la consommation.

« En tomates, le début de campagne a subi le manque d’ensoleillement, avec un manque de volumes sur février-mars. Cependant, le climat froid de la fin avril a réduit considérablement la consommation et n’aide pas à l’écoulement des volumes. Des promos sont mises en place pour équilibrer la production. »

L’origine France mise en avant

Pour Jean-Pierre La Noë, la grande distribution joue désormais le jeu d’une mise en avant de l’offre française, avec une communication plus soutenue. Une promo en tomates cerises espagnoles cette fin avril 2024 chez Lidl a cependant fait grincer les dents chez l’AOPn, mais l’enseigne allemande a souhaité écouler des volumes, y compris sur ses magasins de l’Hexagone.

« La tomate marocaine concurrence fortement la production française désormais toute l’année avec une offre très peu chère. Nous réfléchissons donc à mettre davantage en avant notre offre française premier prix grâce à d’autres arguments, comme l’emballage et la qualité, et avec des prix plus rémunérateurs. En effet, certains adhérents avaient choisi de sortir des premiers prix actuels, qui ne suffisaient pas à payer leurs charges. »

Si l’offre bio n’a pas évolué positivement ces dernières années, celle du Zéro résidu de pesticides (ZRP) se développe plutôt bien en tomates, mais la demande sur le concombre reste faible. « Nos clients ont tendance à réduire le nombre de références en rayons, ce qui explique ce faible attrait pour de nouvelles gammes », poursuit-il.

Le virus ToBRFV inquiète

S’ils ne sont pas concernés par d’éventuels retraits de molécules phytosanitaires, en lien avec une production en serre bien maîtrisée et la généralisation de la PBI, c’est surtout la présence du virus ToBRFV qui inquiète les producteurs.

Malgré tout, le producteur garde confiance dans sa filière et dans l’installation de nouveaux producteurs.

« Depuis 5-6 ans, nous voyons de nouvelles installations en productions de tomates et concombres hors-sol, souvent par des personnes non issues du milieu agricole, avec l’appui d’OP et de partenaires bancaires rassurés par l’environnement financier de notre filière. Le renouvellement des générations est donc plutôt bien engagé chez nous ! »

Jean-Pierre La Noë, lui-même installé depuis 1980 sur 8 ha de serre hors-sol avec trois sociétés, en a déjà cédé deux, et la troisième devrait suivre en fin d’année, grâce à un jeune repreneur. « Je quitterai donc l’AOPn en fin d’année, en même temps que mon métier de producteur. »

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