Sans surprise, la cerise a été au cœur de toutes les inquiétudes. Le diméthoate a été officiellement retiré au niveau européen en 2019. En France, cette substance active a été retiré en 2016. Avec son retrait et celui du phosmet (sous entité commerciale : Imidan) en 2022, les producteurs de cerises se retrouvent sans solution pour lutter contre la drosophile. La Drosophila suzukii a besoin d’un équilibre entre humidité et chaleur. C’est ainsi qu’en juin, autour du 12, elle est apparue dans les vergers de cerises, dévastant tout sur son passage. Chacune des régions productrices françaises a été touchée, à tour de rôle.
« Nous aurions pu avoir une belle campagne de cerise. La récolte était là. Mais avec le retrait de l’Imidan, il fallait s’y attendre. Le début de campagne a été plutôt bon, puis la drosophile est arrivée. Nous avons des secteurs entiers qui n’ont pas pu terminer la saison », explique Françoise Roch, présidente de la FNPF.
« Nous avons perdu un produit qui avait une certaine efficacité avec un spectre d’action assez large. Aujourd’hui nous n’avons plus aucun produit efficace », poursuit-elle.
Un rendez-vous à programmer dans le mois ?
« Nous devons retrouver le ministre en septembre pour l’indemnisation des producteurs. Il faut aider les producteurs qui ont perdu leur récolte, ajoute Françoise Roch. Nous avons perdu 50 % de la cerise française. »
« Celui qui détient un petit verger de cerise va absorber ses coûts avec une autre production, celui qui cultive une grande surface ne pourra pas tenir », indique Gilles Baraize, directeur de la FNPF.
« Si on nous enlève nos moyens de production sans nous en donner de nouveaux, comment un jeune pourrait-il s’installer en toute sérénité ? » rappelle-t-elle.
Investir dans les filets insect proof
L’une des « solutions » pourrait être la mise en place de filets insect proof. Pour cela, il faut avoir une plantation adaptée, avec une belle variété.« Il faudra attendre le plan Fruits et Légumes pour connaître le montant des aides. Les filets insect proof, c’est autour de 30 000 €/ha sans plantation. Avec plantation il faut compter 70 000 €/ha », précise la présidente de la fédération.
La FNPF a d'autres dossiers sur la table, comme la francisation. Un véritable fléau qui risque de s'étendre.
« Une étude précise que 30 % des produits dits “français” dans le Tarn-et-Garonne étaient francisés. La situation est très grave. Si le consommateur trouve du français pas cher, c'est souvent du francisé », s'inquiète Françoise Roch.