La découverte en profondeur des sols du Beaujolais se poursuit ce printemps, grâce à l'étude financée par InterBeaujolais. Plusieurs fosses pédologiques ont été commentées aux vignerons de la région par le cabinet Sigales. L'occasion de découvrir ce qui se cache sous les quarante premiers centimètres de sol, bien connus des vignerons.
Isabelle Letessier, pédologue, nous donne quelques recommandations pour bien observer les profils.
- prévoir une ou deux marches, selon la profondeur, pour pouvoir descendre facilement dans les fosses - et surtout remonter -,
- creuser suffisamment large pour qu'une personne puisse se tenir de face,
- se munir d'un couteau de plongée, par exemple, émoussé au besoin,
- rafraîchir le profil à l'aide de ce couteau, afin d'observer les vraies structures du sol (et non celles qui ont été lissées par les coups de pelle ou de godet),
- estimer la teneur en argile en réalisant un boudin humecté si nécessaire,
- la description du profil se fait ensuite en observant la structure et la composition des différents horizons, la présence de racines, de vers de terre, etc.
Pour Isabelle Letessier :
La pédologie est à l’interface entre l’agronomie et la géologie. Et c’est une science qui est bien placée pour l’étude de la vigne, étant donnée la profondeur d'observation.
À Morgon, les vignerons ont ainsi pu observer un sol typique des crus du Beaujolais, sur saprolite de granite rose : en superficie, ces sols sont très sableux, et contiennent très peu de matière organique. Nous sommes ici dans l'agronomie de l'extrême ! Les apports réguliers de chaux et surtout de matière organique sont recommandés.
L'étude sur les sols du Beaujolais vise à établir une cartographie. Les premières synthèses sont attendues pour 2013-2014.
