La France veut-elle être présente sur le marché des vins sans IG?
C'est à cette question que Jérôme Despey souhaite que l'ensemble de la filière réponde clairement. Le président du conseil spécialisé vins de FranceAgriMer a ainsi lancé le débat dans le cadre de la réflexion stratégique demandée par Stéphane Le Foll à toutes les filières d'ici la fin de l'année.
"Un reliquat"
En France, pour l'instant, les vins sans IG constituent en effet le "reliquat" des autres vins, AOC et IGP. La production de vins sans IG varie ainsi fortement selon les années. D'après Agreste, la production est ainsi passée de 1,9Mhl l'an dernier à 2,7Mhl cette année (+36%). Dans ces conditions, difficile de développer une politique commerciale!
"La stratégie de laisser faire n'est pas une stratégie! Si nous voulons être présents sur ce créneau, nous ne pouvons pas continuer à produire des vins sans IG uniquement par repli des autres catégories AOC et IGP. Car nous ne sommes pas compétitifs vis à vis des autres pays! Nous devrons fixer des règles [NDLR: de rendement] pour améliorer notre compétitivité, tout en encadrant la production par déclaration parcellaire."
Dans un contexte économique plutôt favorable pour la filière, Jérôme Despey exhorte les responsables à définir une vraie stratégie pour chaque segment.
Pour ma part, je pense qu'il existe une place pour chacun. Pourquoi nous priver, en France, d'un marché qui est mondial? Plutôt que de continuer à perdre des hectares et des parts de marché, je pense que nous pouvons être compétitifs.
Des propositions attendues par le ministre de l'agriculture
En visite au Sitevi, Stéphane Le Foll a indiqué qu'il attendait les propositions des professionnels pour rendre son arbitrage notamment sur l'enrichissement.
Le ministre de l'Agriculture a tout de même indiqué son penchant en faveur d'un vrai choix de segmentation:
Il y a des gens qui découvrent aujourd'hui les vins, ce n'est pas dans leur histoire. Il faut donc aider ces personnes, simplifier l'offre pour ceux qui commencent à consommer.
(Propos de Stéphane Le Foll recueillis par Audrey Domenach)
Et vous, que pensez-vous de ce débat? Pour ou contre la possibilité de produire des vins sans IG avec déclaration parcellaire?
Pour aller plus loin:
► Un article mon-viti à (re)lire : "Appelez-les vin de France et non VSIG"
