Les limites des alternatives au chimique/mécanique sur le cavaillon

Après 9 ans d’expérimentation en Val-de-Loire sur les plantes couvre-sol comme alternative aux herbicides ou au travail du sol sur le rang, pas simple d’orienter les producteurs vers une pratique en particulier, reconnait Perrine Dubois, conseillère viticole à l’ATV49, lors de la journée de restitution 9 ans de recherche et expérimentation en agriculture bio en Pays-de-Loire, le 7 février dernier à La Pommeraye (Maine-et-Loire). « Depuis 2013, nous avons fait le choix de ne pas tester de légumineuses, pour ne pas relarguer d’azote de façon incontrôlée en fin de saison, et c’est peut-être une erreur », indique-t-elle. De très nombreuses espèces couvre-sol ont été testées par l’ATV49, avec plus ou moins de réussites. Mais les enseignements ont pu être multipliés. Les modalités de couverture de la vigne en plein ont été abandonnées rapidement (notamment le plantain corne-de-cerf), à cause de la concurrence hydro-azotée trop forte, visible dès la deuxième année d’implantation. Certaines espèces s’implantent correctement, mais disparaissent finalement au bout de 3-5 ans (plantin corne-de-cerf, saponaire des rocher, piloselle, phuopsis stylosa, lippia nodiflora). D’autres comme le thym longicaulis ou la fétuque ovine (implantée seulement en test depuis 2020) ont de très bon taux de recouvrement, mais entrainent une concurrence pour l’azote et pour l’eau au bout de 3 à 4 ans (moins de vigueur et rendements plus faible). D’autres encore ne sont pas assez couvrantes pour maîtriser la pousse d’adventices (sédum, veronica cantiana, thymus polytrichus). Un essai avec du trèfle blanc pipolina pourrait être mené prochainement par l’ATV49. « Cette légumineuse a donné de bons résultats sur culture de menthe, et semble même en avoir augmenter les rendements », indique Perrine Dubois, qui espère poursuivre les essais.

Les paillages montrent plutôt une bonne efficacité en lutte contre les adventices sous le rang, et apportent un intérêt sur la régulation de la température du sol face aux coups de chaud en comparaison d’un sol nu. « Les mesures avec de la paille de blé ont montré un retard de la contrainte hydrique et un maintien d’un sol plus frais en été », indique la conseillère. De la paille de blé peut être apportée sur le cavaillon tous les deux ans (20 t t/ha en plein pour 15 cm d’épaisseur soit 6 T/ha localisé sous le cavaillon), ou de la paille de miscanthus tous les 3 ans (15 à 20 T/ha en plein pour 15 à 20 cm d’épaisseur), avec cependant quelques liserons qui se développent au travers tout de même. « Il y a un intérêt du paillage là où le désherbage mécanique sous le rang n’est pas possible », précise Perrine Dubois. Après un apport de paille en 2016, un vigneron a tout de même observé une baisse en tendance de l’azote assimilable à partir de 2020, puis en 2021 sur le compartiment acides aminés, et en 2022 sur tous les compartiments, montrant que la faim d’azote se vérifie de plus en plus. La pénurie actuelle pour la paille de blé et le coût élevé pour la paille de miscanthus posent aussi question.

 

 

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