À quoi ressemble le vin en canette made in France ?

De plus en plus d'opérateurs français proposent du vin en canette. Du rosé principalement, pour l'export en priorité. Le marché français, plus traditionnel, n'est pas totalement hermétique à ce nouveau contenant. Les jeunes semblent les plus curieux. 

À l’occasion de la sortie de Nomad 83, un vin rosé conditionné en canette de 25 cl, la coopérative Les Maîtres Vignerons de Saint-Tropez a interrogé un panel de 1 000 consommateurs français sur leur perception de ce type de contenant. La canette n’a rien de nouveau dans le paysage des boissons mais dans le segment du vin c’est une révolution !

À l’issue de ce so

ndage, on découvre que 72 % des interrogés trouvent une raison d’essayer le vin en canette. Ce chiffre monte à 85 % chez les 18-24 ans. La première motivation reste la curiosité. Chez les consommateurs réguliers, cette réponse monte à 40 % « démontrant que ces derniers ne rejettent pas l’idée d’un nouveau format », indique la coopérative varoise. Pour près d’un Français sur quatre, la contenance de 25 cl est un point d’intérêt important. Et 19 % se focalisent sur l’aspect pratique et la facilité de transport.

Toujours d’après l’enquête des Maîtres Vignerons de Saint-Tropez réalisée par Opinion Way, une personne interrogée sur quatre imagine parfaitement ce format pour la restauration à emporter et à livrer. Ce chiffre montant à 29 % chez les 18-24 ans, adeptes de ce mode de consommation, en progression depuis quelques années. Le plein air est également évoqué avec 21 % des Français, qui l’associent également à la fête et aux barbecues.

 

Si la c

oopérative s’est penchée sur le marché français, c’est pourtant l’export qui est visé dans un premier temps par les producteurs. Et le Salon Wine Paris a été une excellente occasion pour eux de présenter leurs vins en canette aux importateurs. Les États-Unis, le Royaume-Uni et la Scandinavie sont les marchés prioritaires sur les vins en canette.

 

Une mise en canette externalisée

Aucun opérateur ne maîtrise en interne la mise en canette. Le conditionnement est réalisé par des prestataires. La coopérative de Plaimont travaille en proximité avec Ogeu, groupe spécialiste des eaux minérales régionales.

Le négociant bordelais Le Star a, quant à lui, choisi Cacolac. Implantée en Gironde, la PME à l’origine de la boisson chocolatée éponyme propose la prestation de mise en canette depuis

2011. Et c’est la filiale In Can we Trust qui assure le développement de l’activité. En 2021, neuf millions de canettes de vin et de boissons aromatisées à base de vin sont sorties de l'unité de production de Cacolac. De récents agrandissements sur le site de Léognan (33) permettront de produire 25 millions de canettes de vin dans un premier temps et d'atteindre un rythme de 40 

millions de canettes par an. Sur place, le vin est soumis à une filtration tangentielle 24 heures avant la mise. Le vin doit présenter un SO₂ libre inférieur à 20 ppm et un pH supérieur à 3,2.

Il est de nouveau filtré au remplissage, puis la canette est inertée avant d’être sertie. L’entreprise opère pour des lots d’un volume minimal de 50 000 unités, mais elle devrait abaisser le seuil à 20 000.

Du rosé en canette

Alors que, traditionnellement, le rosé est le vin qui mise le plus sur sa couleur pour se vendre, c’est lui qui est le premier à se mettre en boîte opaque ! Les Maîtres Vignerons de Saint-Tropez, Estandon, Sinnae, Maison Mirabeau, pour ne citer qu’eux, l’ont choisie pour démarrer l’aventure.

« On reprend les codes coule

urs du rosé dans le packaging. Le gris et le rosé nacrés rappellent nos vins. Le rendu des canettes est vraiment très esthétique et c’est un contenant très instagramable », remarque Stéphanie Cottreau, responsable marketing chez Les Maîtres Vignerons de Saint-Tropez.

Côté prix, sur le marché français les opérateurs tablent sur une canette 25 cl aux alentours de 3 euros l’unité. Entre 2,8 et 3,50 euros pour la coopérative tropézienne, 2,5 à 3 euros pour Estandon, 2,50 euros pour Le Star.

« Nous sommes aux prémices de la commercialisation, mais le marché répond bien. La Covid-19 a boosté ce format individuel », conclut-on chez Estandon.