La Bourgogne définit sa trajectoire de neutralité carbone à 2035

Les parcelles et leurs abords peuvent contribuer à capter le carbone. Photo : E.Thomas/Pixel6tm

Accompagné par Adelphe, le BIVB (Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne) a présenté « Objectif climat » le 10 février à Beaune. Ou comment la filière va contribuer aux objectifs internationaux de neutralité carbone.

Mesurer, réduire et neutraliser : c’est la méthode qui doit conduire les vins de Bourgogne sur la voie de la décarbonation. L’équation est – relativement – simple : il s’agit de faire tendre les émissions de gaz à effet de serre de 380 000 t eq CO2 jusqu’à leur niveau incompressible estimé à 150 000 t eq CO2, soit une diminution de 60 % environ. Et pour compenser le reste jusqu’à la neutralité, miser sur les puits de carbone.

Selon Didier Livio, consultant en développement durable, l’objectif est atteignable en mobilisant cinq leviers :

  1. Les pratiques agroécologiques dans les parcelles et leurs abords proches (couverts végétaux, plantations de haies), mais aussi dans les villages viticoles, voire grâce à la forêt régionale.
  2. La bouteille : pour l’instant, les bouteilles pèsent en moyenne 600 g. L’objectif est de diminuer à 480 g, sans altérer la qualité des vins, en partenariat avec les verriers, qui travaillent eux-mêmes à utiliser moins d’énergie fossile.
  3. Le fret.
  4. L’énergie, à la vigne et à la cave.
  5. Les déplacements.

Label bas carbone

La mise en œuvre pratique de cette stratégie sera pilotée par l’interprofession, qui se donne jusqu’à l’été pour finaliser un plan d’action.

Jean-Yves Bizot, vigneron et président de la commission technique du BIVB, indique :

Objectif climat est une opportunité pour tous, car il engage tout le territoire. Les opérateurs sont déjà sensibilisés, mais ils se trouvent parfois démunis. Si on leur apporte des solutions, ils viendront. Ce qui va aussi pousser au changement des pratiques, ce sera le marché. Car, à terme, nous n’aurons plus de clients si on n’intègre pas ces questions.

Sophie Wolff, directrice d’Adelphe, précise :

La démarche va bénéficier du label bas carbone, en cours de rédaction par l’IFV. Elle pourra également être proposée à d’autres régions viticoles, si elles le souhaitent.

Adelphe est une société à but non lucratif chargé de collecter, trier et recycler les emballages. Elle a développé un service de conseil aux entreprises sur l’éco-conception et a souhaité récemment élargir ses compétences à la décarbonation. Rappelons que les emballages pèsent pour 30 à 40 % dans les bilans carbone de la filière vins.

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