La vigne se met à l’heure du thé de compost

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Vous ne connaissez pas encore les thés de compost oxygénés ? Les rares résultats de recherche et les témoignages d’utilisateurs renseignent sur cette pratique confidentielle dans laquelle les micro-organismes tiennent le premier rôle.

1. Qu’est-ce que le TCO?
Le thé de compost oxygéné (TCO) est une préparation liquide obtenue à partir de compost, puis fermentée en milieu aérobie, c’est-à-dire en présence d’oxygène. Il contient des éléments nutritifs solubles et divers micro-organismes. Le but est de récupérer, dans une solution, les éléments intéressants du compost : les éléments nutritifs, mais surtout les micro-organismes vivants (bactéries, champignons, protozoaires, nématodes, etc.), de les multiplier par un apport d’oxygène, avant de les appliquer sur le feuillage de la vigne ou sur le sol, pour relancer la vie microbienne du sol, et pour améliorer la nutrition et/ou la résistance de la vigne aux pathogènes et aux stress. En résumé, le TCO est un concentré de micro-organismes bénéfiques aérobies. Et à l’inverse d’un apport de compost, l’apport de TCO sur les cultures ne modifie pas la structure du sol.

2. Comment le faire ?
La recette est à la fois simple et complexe. Pour la mise en œuvre de cette technique d’origine anglo-saxonne, il faut une cuve, du compost, de l’eau, un système de brassage, et un système d’aération du liquide. Les ingrédients sont du compost frais et surtout de bonne qualité, de l’eau (de préférence déchlorée, c’est-à-dire aérée, ou de l’eau de pluie), et éventuellement des activateurs (mélasse, extraits d’algues, micro-organismes spécifiques ou extraits de plantes complémentaires, entre autres) favorisant le bon développement des micro-organismes. À noter que le choix de ces compléments dépend de l’orientation du type de TCO, plutôt fongique ou plutôt bactérien, et donc du choix originel du type de compost. Pour un profil bactérien, par exemple, l’ajout de sucres (mélasse de canne, miel), d’acides aminés ou d’hydrates de carbone, est souvent préconisé, alors que l’adjonction de protéines (spiruline), d’acides humiques et organiques, est généralement indiquée pour les profils fongiques. La fabrication se déroule en deux phases. Le compost (le plus souvent du lombricompost) est mis à infuser dans une poche de filtre 400 μm ou un sac nylon/moustiquaire, dans l’eau, et brassé. La proportion est généralement de 230 g de compost pour 10 litres. Une fois cette étape d’extraction achevée, le mélange est oxygéné généralement pendant douze à quarante-huit heures. La durée est à adapter en fonction de la température (20 h à 25 °C, 2 jours à 15 °C, par exemple). Une fois cette étape terminée, le liquide arbore une couleur proche du thé, d’où son nom. Côté matériel, une simple cuve munie d’un bulleur peut être utilisée, mais il existe également des kits complets dans le commerce. L’essentiel est que le matériel soit propre. Le TCO est ensuite filtré et dilué.

3. À quoi sert le TCO ?
Il a différentes actions selon le type d’application (application sur le feuillage ou sur le sol), selon sa fréquence et sa période d’application. Lorsque la dilution est pulvérisée sur le feuillage, elle peut améliorer la nutrition de la vigne, sa résistance aux stress abiotiques, et stimuler sa croissance. Elle peut avoir un rôle phytoprotecteur par compétition ou antagonisme des bons micro-organismes apportés vis-à-vis des pathogènes, mais aussi par stimulation des défenses naturelles de la vigne. Lorsque l’application est effectuée au niveau du sol, elle a pour objectif de stimuler la vie du sol, et par conséquent d’améliorer la nutrition de la vigne. Les thés de compost oxygénés sont un levier pour « booster » la physiologie de la plante dans des périodes plus compliquées.

4. Comment l’appliquer ?
Tout d’abord, point très important, le TCO s’utilise le plus vite possible : il doit être appliqué rapidement, dans les 24 heures suivants sa préparation, au maximum. La dilution est à adapter en fonction des usages de pulvérisation en cours sur l’exploitation. Il est préférable de réaliser l’application à distance des traitements fongicides, notamment à base de cuivre, susceptibles de détruire les micro-organismes. En revanche, il n’a pas d’odeur, ce qui est un plus pour les parcelles situées à proximité des habitations. Et point fondamental, quand l’application de TCO a une visée de protection vis-à-vis des ravageurs ou de préparation de la vigne aux attaques des pathogènes, le TCO s’utilise en préventif !

 

Article paru dans Viti Leaders n°464 d'octobre 2021

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