Identifié en 2012 en Italie sur pinot gris, le virus du pinot gris (GPGV) est encore très méconnu. Une campagne d’analyses de grande envergure a été organisée en 2019, dans le cadre du projet GPGV, du Plan national dépérissement du vignoble.
L’état des lieux est éloquent : sur un réseau de 117 parcelles réparties dans toute la France, à raison de 15 ceps analysés par parcelle, le virus a été détecté dans un tiers des ceps. 70 % des parcelles présentent au moins un cep infecté.
Tous les cépages et toutes les régions sont touchés, avec néanmoins, un gradient : il y a davantage de parcelles infectées dans l’est et le sud de la France. Plus les ceps sont jeunes, plus la proportion de ceps touchés est élevée.
Souvent, les ceps porteurs du virus n'extériorisent pas la maladie du pinot noir. Toutefois, les symptômes ont été confirmés sur neuf cépages (pinot noir, pinot meunier, chardonnay, vermentino, zinfandel, sauvignon, ugni blanc, cinsault), sans que cette liste ne soit définitive. Une légère baisse de rendement a été constatée sur une parcelle malade en Champagne, mais sur une seule année de mesures. En Italie, la maladie a un impact ou pas, selon les parcelles.
Pour Anne-Sophie Splimont, responsable du projet GPGV à l'IFV:
De nombreuses inconnues demeurent au sujet de ce virus. Le lien de causalité entre sa présence et la maladie du pinot gris n'est pas encore confirmé. Nous ne sommes qu'au début des études.
Plusieurs hypothèses pourraient expliquer la variabilité dans l'expression des symptômes : peut-être certaines souches sont plus virulentes que d'autres ? Peut-être que la maladie ne s'exprime qu'en présence d'autres virus ou qu'à partir d'une charge virale minimale ? Peut-être que les conditions environnementales ont un impact ? Aucune piste n'est actuellement exclue.
Pour visionner l'intervention d'Anne-Sophie Spilmont lors du webinaire sur les viroses organisé par Vitinnov, le 11 mars 2021, cliquer ici.
