UV Boosting vise 20 à 30 appareils vendus en 2021

Avec la diffusion d’UV-C pour combattre les maladies cryptogamiques, en particulier le mildiou, la technologie UV Boosting suit son chemin. En 2021, les gérants de l’entreprise en France misent sur la vente de 20 à 30 équipements, en ciblant en priorité la Champagne, le Bordelais et la Bourgogne. Le coût élevé de la technologie peut expliquer ce choix.

Après des premiers essais dans le vignoble français en 2018, et une levée de fonds de 3,6 millions d’euros en 2019, la société UV-Boosting a commercialisé une présérie de 12 machines en 2020, sur cinq bassins viticoles français (Île-de-France, Champagne, Aquitaine, Bourgogne et Occitanie). Avec un brevet déposé en 2015, la technologie consiste à envoyer des flashs UV de type C sur la plante pour stimuler sa production d’acide salicylique, qui lui permet de se protéger contre ses futurs agresseurs et d’être ainsi plus résistante. Embarquée sur enjambeur pour vigne étroite ou en interligne pour vignes large, la solution UV Boosting est passée au banc d’essais en 2020 pour faire ses preuves, dans les vignes bio et conventionnelles, en solo ou en complément de produits biocontrôle ou de fongicides classiques.

Les premiers résultats sont encourageants sur mildiou et permettent une réduction des doses de fongicides (voir les deux graphiques ci-dessous. Par sévérité, comprendre intensité).

Sur différents cépages et dans cinq régions différentes, avec des programmes à la fois bio et conventionnels, UV Boosting avance une réduction en moyenne de 30 à 60 % de l’utilisation de produits fongicides. Avec un passage d’UV recommandé tous les 10 jours, entre le stade 2-3 feuilles étalées et la fin de la fermeture de la grappe, UV Boosting préconise une petite dizaine de passages sur une campagne, entre 3,5 et 4 km/h. Des essais de passages UV avec du travail du sol ont été menés mais doivent être complétés par le bureau d’études de l’entreprise ; une piste pour une application plus efficace en temps.

Port d'EPI

Aucune contre-indication d’emploi ne semble mise en avant, hormis les passages par temps de pluie non préconisé pour éviter de potentiels dommages aux composants électroniques de la technologie. L’impact sur les insectes ainsi que les opérateurs semble moindre, avec des UV-C peu pénétrants, bloqués par une simple vitre de tracteur (mais port d’EPI conseillé : lunettes/visière de protection pour les yeux, ainsi que combinaison complète pour la peau).

Si les appareils sont vendus via des concessionnaires partenaires (Basset dans l'Aube, Dumont pour la Marne, Guyard en Gironde et Alabeurthe dans le Chablisien), à 36 000 euros pour deux panneaux (traitement d’un rang), et 54 000 euros pour quatre panneaux (traitements de 2 rangs), l’entreprise indique que la prestation est possible pour "quelques centaines d’euros/ha par passage". En 2021, l’entreprise qui dispose d’équipes commerciales en Gironde, Champagne et Bourgogne, espère vendre 20 à 30 produits via ses partenaires concessionnaires.

Intérêt sur oïdium et botrytis

Outre l’effet sur mildiou, la technologie des UV-C a montré de bons résultats sur oïdium en Bourgogne (seuls les essais en Côte-d'Or ont eu de l’oïdium de manière significative en 2020), indique Baptiste Rouesné. "Concernant le blackrot et le botrytis, l’année 2020 n’a pas été assez forte en maladie pour vérifier l’action des UV, même si nous estimons qu’un réel intérêt pourrait se vérifier sur botrytis de la vigne." Des essais sur botrytis et oïdium en fraisier ont donné de bons résultats et une première machine a été vendue pour cette production cette année. D’autres essais vont également être menés en verger (tavelure des pommiers) afin de mesurer l’intérêt des UV sur d’autres espèces.

L’entreprise souhaite désormais poursuivre ses investissements dans la recherche, notamment sur l’impact des UV sur les stress abiotiques (gel et stress hydrique), et renforcer ses connaissances sur les synergies avec des produits de biocontrôle, tout en développant de nouveaux marchés (Loire, Charentes, Provence…). Une machine est également en test en Afrique du Sud.

Château Smith Haut Laffite
"Des tests 2020 très intéressants"

Engagé sur la certification Bio et en recherche d’alternatives pour lutter contre le mildiou, le Château Smith Haut Laffite a testé en 2020 la technologie UV Boosting. Une pleine dose de cuivre et soufre ainsi qu’une demi-dose ont été comparées seules et complémentées de passages UV Boosting. À demi-dose, la sévérité du mildiou sur grappe est passée de 35,8 % à 22,4 % avec les UV (- 36 %), et à pleine dose de 8,1 % à 3,3 % (- 59 %), observe Nicolas Poumeyrau, chef de culture au Château Smith Haut Lafitte. "Nous avons utilisé un prestataire pour appliquer les UV, et le retour d’expérience est très bon. Ce qui nous paraît pertinent, c’est de réduire les doses, et si possible le nombre de passages certaines années grâce aux UV ! L’important avec les UV semble être de commencer tôt, afin de stimuler en amont la vigne et limiter l’installation de maladies."
 

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