Diviser par deux le temps de taille, grâce à la taille semi-minimale

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Grâce à la taille semi-minimale mise en place depuis trois ans sur 6 ha de chardonnay, Éric Challeau a divisé le temps de taille par deux. Côté rendement, les volumes s’autorégulent au bout de trois ans selon le vigneron du Haut-Poitou, qui souhaite étendre la pratique à davantage de surfaces.

Pour Éric Challeau, installé à Thurageau dans le Haut-Poitou sur 89 ha de grandes cultures et 26 ha de vignes en AOP Haut-Poitou et IGP Val de Loire, l’objectif sur la taille est clair : « Ne pas y passer trop de temps et économiser de la main-d’œuvre. » Depuis trois ans, il a ainsi opté pour la taille semi-minimale sur 6 ha de chardonnay conduits en cordon de Royat (condition nécessaire), avec l’outil Visio de Pellenc. « Cette technique de taille en haie est l’intermédiaire entre la prétailleuse et la taille rase de précision (TRP) », indique le viticulteur.

Ne plus tailler le vieux bois

Les disques d’émiettage, montés sur sa prétailleuse, qu’il peut utiliser sur ses vignes conduites de façon traditionnelle, se positionnent par capteurs pour couper les sarments au-dessus du cordon (moins ras que la TRP). Ils sont complétés par deux barres de coupe pour tailler les côtés. Les piquets sont évités automatiquement grâce à des capteurs. L’objectif est de ne laisser que deux yeux par latte et de ne plus tailler le vieux bois. Chaque cep garde ainsi 100 à 200 bourgeons suivant la hauteur (15 à 20 cm) et la largeur de coupe.

Coût de l’équipement : 20 000 euros. L’objectif serait de tailler mécaniquement l’ensemble de ses vignes IGP/AOC. En roulant à 1,5 km, le vigneron taille 2 ha dans la journée. Un passage au sécateur manuel permet ensuite d’affiner le travail. Sur ses vignes au potentiel de 50 à 70 hl, la technique de taille mécanisée semble entraîner une autorégulation du végétal et des rendements. « La première année, c’est assez compliqué en matière de rendement, mais au bout de la troisième année, les choses rentrent dans l’ordre, précise Éric Challeau.

En taille manuelle, on a tendance à trop laisser s’allonger le bois et à faire de grosses plaies de taille. En définitive, en prenant en compte la finition manuelle, le temps de taille est divisé par deux. » Petit conseil du vigneron : « Attention aux manquants lorsque vous taillez mécaniquement ! Il faut être très réactif, car la machine descend très vite au fil si elle ne voit plus de baguette. » Pour améliorer la tenue de ses vignes face à la taille mécanique, le vigneron va modifier les palissages de ses futures plantations, avec des fils et des piquets fer plus robustes, spécialement conçus pour la TRP. Pour rentabiliser son investissement, le vigneron indique que la machine peut être achetée à plusieurs, ou être utilisée en prestation.

Article paru dans Viti 455 d'octobre 2020

 

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